IFC : une exposition légendaire pour les peintres de Poto-Poto
Le diplomate français a, en outre, précisé que l’organisation de cette exposition est à la fois pour son caractère historique et pour son actualité. Pour son caractère historique, ce qui a été un moment donné une des marques de fabrique de l’école. Ce qui lui a rendu célèbre est la fameuse série des mickés qui n’a rien à avoir avec la série mickey de Disney. « On a là un graphisme qui permet de voir cette Afrique en mouvement qui sont des suites des mouvements comme si on avait des photographies qui montrent que cette Afrique est en train de bouger. Cela sera un des creusets les plus féconds de la création congolaise », a dit Bertrand Cochery.
Enfin, l’ambassadeur de France, a fait savoir que son pays est un partenaire du Congo dans le domaine de l’art. De plus, la France se rapproche de l’actualité avec les peintures présentées par les 22 artistes qui sont toutes récentes 2016-2017…. « C’est très bien de voir les peintres de l’école de peinture de Poto-Poto exposer à l’IFC », s'est-il réjoui. Présentant le vernissage, Maruisca Moukengué, a indiqué que ces vingt-deux tableaux polychromiques, peints entre 2014 et 2017, sont le reflet de l’actualité artistique de l’École de peinture de Poto-Poto où il est à la fois possible de voir la mise en lumière d’un classique et d’un contemporain. L’exposition dégage à la fois « un art du relais » et « un art de création ». En effet, à l’origine, la peinture de Poto-Poto était des mickés qui ont par la suite fait place à une représentation du quotidien rural de ces peintres, autodidactes pour certains. La prépondérance des animaux et des femmes en activité serait née du désir des artistes de rompre avec « le style plat » de leurs prédécesseurs.
Riverains et dessinateurs à la base pour certains, l’évocation de la « femme-nature » a été un moyen de rendre hommage à celle-ci, vue dans ses attributions traditionnelles. Ici, il n’est fait nullement état de cette « femme-contemporaine » dont la « fécondité » n’est pas l’unique atout. Une analyse minutieuse de ces œuvres a fait converger vers un seul récit : des enfants « joueuses de Ndzango » et des « joueurs de billes » indifférents aînés à l’heure du « départ du marché » ignorant tout de la valeur de la « cuisine africaine » servie un « jour de fête » par « les femmes Sahara ». Jour où « les sapeurs » et amoureux de « la sape » sont en harmonie avec la « Danse Otsiérako (téké) » et la « Danse des mickés » au rythme du « souffleur de corne » qui invoque la « fécondité » afin que ces femmes deviennent des « Mama Mapassa », décrit Maruisca Moukengué.
Notons que l’École de peinture de Poto-Poto, située au rond-point Moungali dans le quatrième arrondissement de Brazzaville, est reconnue comme le centre d’art. Cette structure, qui est un cadre d’initiation à la peinture depuis l’époque coloniale, est fondée en 1951 par Pierre Lods. Plusieurs artistes témoins de l’histoire de ce centre sont passés par là, à l’instar de Gotène et Owassa pour ne citer que ceux-là. Brazzaville étant la capitale de l’Afrique équatoriale française (AEF), c’est cette école qui va inspirer Léopold Sédar Senghor à créer le « Festival mondial des arts nègres » de Dakar en 1966. Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photo 1 : L'ambassadeur de France au Congo, Bertrand Cochery lors de son speech
Photo 2 : Les amoureux des œuvres d'art découvrant les toiles des peintes de Poto-poto
Photo 3 : Le président de l'association des peintres de Poto-Poto, Sylvestre Mangouandza, présentant les tableaux
Photo 4 : Quelques tableaux exposés des peintres de Poto-Poto
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