Les Dépêches de Brazzaville



Prix des 5 continents de la francophonie. « Enlève la nuit » de Monique Proux primé par l’OIF


La cérémonie s’est tenue dans les locaux parisiens de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) en présence de sa secrétaire générale qui en a remis les trophées. Ce prix prestigieux, a rappelé Louise Mushikiwabo, est très particulier parce qu’il permet de découvrir ce qui se passe dans le monde francophone. « Il célèbre année après année la qualité, la diversité, la générosité de ceux qui portent et décrivent le monde en français. 321 millions de locuteurs. Il n’y a pas de meilleur contenu que celui des écrivains francophones ! », a-t-elle salué tout en rappelant la vocation de l’OIF qui s’est donnée pour mission de promouvoir les industries culturelles et créatives francophones à travers la planète.

Nivine Khaled, la directrice de la langue française et de la diversité des cultures francophones, officiant en maître de cérémonie, a très justement rappelé à ce propos l’ambition de l’OIF de soutenir davantage encore la création. Elle a en particulier salué le travail autour du prix « qui ne pourrait se faire sans l’engagement et le dévouement des six comités de lecture qui font un travail remarquable ». Un compliment à l’adresse notamment du comité Elongo du Congo placé sous la direction de Jean-Blaise Bilombo Samba et d’Omer Massoumou, coordonné par Emilie Eyala de la librairie Les Manguiers.

Un nouveau cadre stratégique

​En recevant son prix, ​Monique Proulx, Franco-Québécoise, ​​a évoqué ce que représente pour elle la langue française, faisant état avec humour « en tant que Québécoise »  de sa résistance aux invitations à s’exprimer dans la langue universelle : « nous les refusons sans politesse ! ».​ ​Poétique dans son propos, elle a parlé de son amour de la langue « tout en considérant qu’il ne faut pas se définir uniquement par elle ». Et a rendu un bel hommage à tous ceux qui manient si bien l’écriture. « Les écrivains sont écrivains avant d’écrire, presque de naissance. Dans leur regard et leur interprétation du monde qui utilisent la glaise à leur portée pour sculpter leur univers », a-t-elle laissé entendre.

E​t puis, é​voquant la langue française, « trésor universel », elle a eu ces mots : « Ecrire en français c’est jouer d’un instrument sophistiqué qui murmure autant qu’il tonitrue, qui batifole et qui assassine aussi apte aux palabres qu’aux confidences dont jamais je ne verrai les limites, dont jamais je ne serai la virtuose totale que je rêve d’être. Ecrire en français c’est avoir accès à la beauté sonore qui se fraie le chemin depuis les profondeurs et remonte agiter la surface, agiter le lecteur avant de replonger, le lecteur avec elle, dans le silence fertile ou elle est née ». Bel hommage​!​

"Enlève la nuit" par Monique Proulx, Éditions du Boréal

"Le silence des dieux"  par Yahia Belaskri, Éditions Zulma.

En savoir plus : www.francophonie.org

 


Bénédicte de Capèle