Prix des 5 continents de la francophonie. « Enlève la nuit » de Monique Proux primé par l’OIF

Samedi 25 Mars 2023 - 11:15

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Le Prix des 5 continents de la francophonie 2022 a été remis officiellement, le 22 mars, par Louise Mushikiwabo à Monique Proulx pour son roman "Enlève la nuit" tandis qu’une mention spéciale a été décernée à Yahia Belaskri pour son roman "Le silence des dieux".

 

 

La cérémonie s’est tenue dans les locaux parisiens de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) en présence de sa secrétaire générale qui en a remis les trophées. Ce prix prestigieux, a rappelé Louise Mushikiwabo, est très particulier parce qu’il permet de découvrir ce qui se passe dans le monde francophone. « Il célèbre année après année la qualité, la diversité, la générosité de ceux qui portent et décrivent le monde en français. 321 millions de locuteurs. Il n’y a pas de meilleur contenu que celui des écrivains francophones ! », a-t-elle salué tout en rappelant la vocation de l’OIF qui s’est donnée pour mission de promouvoir les industries culturelles et créatives francophones à travers la planète.

Nivine Khaled, la directrice de la langue française et de la diversité des cultures francophones, officiant en maître de cérémonie, a très justement rappelé à ce propos l’ambition de l’OIF de soutenir davantage encore la création. Elle a en particulier salué le travail autour du prix « qui ne pourrait se faire sans l’engagement et le dévouement des six comités de lecture qui font un travail remarquable ». Un compliment à l’adresse notamment du comité Elongo du Congo placé sous la direction de Jean-Blaise Bilombo Samba et d’Omer Massoumou, coordonné par Emilie Eyala de la librairie Les Manguiers.

Un nouveau cadre stratégique

​En recevant son prix, ​Monique Proulx, Franco-Québécoise, ​​a évoqué ce que représente pour elle la langue française, faisant état avec humour « en tant que Québécoise »  de sa résistance aux invitations à s’exprimer dans la langue universelle : « nous les refusons sans politesse ! ».​ ​Poétique dans son propos, elle a parlé de son amour de la langue « tout en considérant qu’il ne faut pas se définir uniquement par elle ». Et a rendu un bel hommage à tous ceux qui manient si bien l’écriture. « Les écrivains sont écrivains avant d’écrire, presque de naissance. Dans leur regard et leur interprétation du monde qui utilisent la glaise à leur portée pour sculpter leur univers », a-t-elle laissé entendre.

E​t puis, é​voquant la langue française, « trésor universel », elle a eu ces mots : « Ecrire en français c’est jouer d’un instrument sophistiqué qui murmure autant qu’il tonitrue, qui batifole et qui assassine aussi apte aux palabres qu’aux confidences dont jamais je ne verrai les limites, dont jamais je ne serai la virtuose totale que je rêve d’être. Ecrire en français c’est avoir accès à la beauté sonore qui se fraie le chemin depuis les profondeurs et remonte agiter la surface, agiter le lecteur avant de replonger, le lecteur avec elle, dans le silence fertile ou elle est née ». Bel hommage​!​

"Enlève la nuit" par Monique Proulx, Éditions du Boréal

"Le silence des dieux"  par Yahia Belaskri, Éditions Zulma.

En savoir plus : www.francophonie.org

 

L’édition en français est l’une des plus dynamiques au monde

Encadré

Créé en 2001 par l’Organisation internationale de la francophonie, le Prix des 5 continents consacre un texte de fiction narratif (roman, récit, nouvelle) d’un écrivain témoignant d’une expérience culturelle spécifique enrichissant la langue française. Doté d’un montant de 15 000 euros pour le lauréat et de 5 000 euros pour la mention spéciale, il met en lumière des talents littéraires reflétant l’expression de la diversité culturelle et éditoriale en langue française sur les cinq continents.

Les comités de lecture congolais, belge, vietnamien, québécois et sénégalais sont chargés de présélectionner dix ouvrages parmi les 130 proposés par les éditeurs.

Bénédicte de Capèle

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