Action

Le président de la République ayant établi la feuille de route du futur gouvernement et le Premier ministre s’étant engagé, dès lundi, à l’appliquer sans défaillance, il reste maintenant à passer à l’action. Et ce ne sera assurément pas très facile étant donné le contexte dans lequel celle-ci va s’inscrire.

D’une part, en effet, l’Exécutif doit maintenant remettre au travail une population certes dynamique, mais qui a passé six longs mois sans très bien savoir, comme on dit en langue populaire, « de quoi demain serait fait » et qui s’est donc réfugié dans un attentisme dangereux. D’autre part, les agressions perpétrées dans les quartiers sud de Brazzaville, puis dans une partie du Pool au lendemain de l’élection présidentielle ont réveillé de très mauvais souvenirs, faisant craindre à de nombreux citoyens la réapparition sur la scène des démons que l’on pensait à jamais enfouis dans la boîte de Pandore.

La combinaison de ces deux facteurs n’interdit en rien, bien sûr, la relance des activités sur toute l’étendue du territoire national, mais elle exige des autorités publiques un engagement immédiat et puissant si l’on veut que le Congo reprenne sans tarder sa marche en avant. D’où l’idée – de simple bon sens il est vrai –  selon laquelle le Premier ministre et son gouvernement vont devoir faire preuve, dans les mois à venir, d’une volonté,  d’un dynamisme, d’une ardeur au travail, d’un jeu collectif exceptionnel à tous égards.

Même si l’idée peut sembler farfelue à certains pourquoi, dans ce contexte délicat,  ne pas organiser, avant de se lancer dans l’action, un séminaire semblable à ceux que nombre de régimes démocratiques pratiquent de par le monde pour mieux définir les objectifs à atteindre et fixer les procédures à suivre ? L’enjeu des cinq années à venir est tel qu’une concertation préalable permettrait de faire coup double : premièrement serrer les rangs de l’équipe ministérielle, deuxièmement prouver à l’opinion publique que tout est désormais possible grâce à la cohésion de cette même équipe.

Ajoutons à ce qui précède que si le gouvernement se met en bon ordre de marche les attaques récurrentes dont notre pays est l’objet sur la scène médiatique internationale cesseront très rapidement. Et ce n’est pas rien, convenons-en.