La lettre

Le procédé est inédit. Lundi 12 mai, le Premier ministre s'est adressé au président de la République par courrier au moment où tous deux séjournaient à Oyo, coquette ville du département de la Cuvette, dans le Nord Congo, à quelque 400 km de Brazzaville.

La date choisie est symbolique car elle marque l'entrée en fonction du chef du gouvernement nommé en 2021. Depuis, il a traversé deux ou trois remaniements conservant son poste et tout naturellement jouissant de la confiance du chef de l'État. Cette confiance renouvelée est au cœur de l'initiative du Premier ministre qui a voulu ainsi témoigner sa reconnaissance au président de la République pour ces "quatre années pleines " de travail.

À côté de la gratitude exprimée subsistent cependant de nombreux défis socio-économiques dont la résolution n'a porté que moyennement ses fruits de l'aveu de l’auteur du courrier lui-même : « Les attentes de la population sont tellement fortes que les modestes avancées et succès sont souvent dilués, voire ignorés », écrit le chef du gouvernement en substance. C’est un propos honnête.

Il est vrai qu’au-delà des effets néfastes de la crise économique et financière qui secoue durement le Congo, le sentiment général est que la gouvernance quotidienne devrait être marquée par un contrôle rigoureux des grands corps de l'État et de l’action des cadres qui répondent de ses prérogatives régaliennes. Sur ce point, rien ne semble convainquant.

Peut-être est-ce la fausse note qui ajoute à la morosité ambiante. Pour tout dire, il faut commander et il n’est pas trop tard.