Opinion
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- Analyse - Xinhua
Prise de bec en haut lieuSamedi 3 Octobre 2020 - 17:07 Le décalage horaire entre l’Afrique et l’Amérique du nord est si important (six heures selon les régions) qu’il a fallu à ceux qui, sur le continent noir, s’intéressaient au rendez-vous opposant les deux candidats en course pour la Maison-Blanche, Donald Trump et Joe Biden, veiller tard la nuit de mardi à mercredi dernier pour espérer en connaître l’issue. La chaîne publique française, France24, en a assuré la retransmission en direct avec traduction en français pour le bonheur des observateurs francophones de la scène du pays de l’Oncle Sam. Sauf cas de force majeure, ce round, le premier d’une série de trois, sera suivi de deux autres prévus entre les deux concurrents dans le cadre de la présidentielle du 3 novembre prochain. Dès la fin du débat, comme il fallait s’y attendre, analystes et spécialistes de la politique des Etats-Unis ont pris le relai du direct pour décortiquer la mise en scène du jour. Ils ont globalement invoqué un face-à-face tendu, certains l’ont simplement qualifié de chaotique. Pouvait-il en être autrement ? En a-t-il été autrement par le passé aux Etats-Unis ou ailleurs dans ce genre d’exercice ? On se souvient du face-à-face entre François Mitterrand et Jacques Chirac en 1988 quand le premier, pour tenter de garder une longueur d’avance psychologique sur son adversaire en tant que chef de l’Etat sortant, continuait de le nommer Monsieur le Premier ministre. On n’a pas non plus oublié le duel télévisé entre Nicolas Sarkozy et François Hollande en 2012 quand le second s’est saisi d’un « si je suis président » laissant le temps au premier de constater qu’il perdait la bataille de la rhétorique. Tout compte fait, un débat mettant aux prises deux acteurs préoccupés par le pouvoir est l’occasion donnée à chacun de faire parler sa propre personnalité. Dans le cas de celui qui a opposé Donald Trump et Joe Biden, il y a d’un côté un président sortant sûr d’avoir rendu sa grandeur à l’Amérique depuis quatre ans qui croit que ses compatriotes ne lui refuseront pas un second mandat. De l’autre, un vieux routier de la politique dont les huit années passées à arpenter les couloirs de la Maison-Blanche comme vice-président des Etats-Unis croit disposer des atouts nécessaires pour battre un adversaire qu’il juge très peu à la hauteur de sa tâche. Le prochain débat entre eux pourrait ne pas s’éloigner du premier en termes d’attaques personnelles. En Afrique ou ailleurs, le pouvoir est toujours quelque chose d’excitant. Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |