Opinion
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RéalismeLundi 28 Septembre 2015 - 16:45 Comme il fallait s’y attendre, la Russie a poursuivi hier, à New-York, la démarche qu’elle avait engagée il y a plusieurs mois : à savoir convaincre l‘ensemble de la communauté internationale que ce n’est pas en abattant Bachar al Assad en Syrie que l’on ramènera la paix au Proche et au Moyen-Orient. Ce faisant, elle a démontré que le réalisme est plus efficace pour la restauration de la paix là où celle-ci se trouve menacée que les envolées lyriques, les gesticulations diplomatiques, les actions hasardeuses de l’une ou l’autre des puissances qui la critiquent. Ne revenons pas une fois de plus sur la crise libyenne qui a montré où mène la méconnaissance des problèmes par ceux qui invoquent la défense des droits de l’Homme pour agir dans le désordre avec, comme conséquence, des drames sans fin. Arrêtons-nous, en revanche, un instant sur le caractère très symbolique de la victoire que Vladimir Poutine est sur le point de remporter car, n’en déplaise à ses détracteurs, celle-ci sera porteuse de grands espoirs pour les décennies à venir. Dès lors, en effet, que la communauté des nations appréhendera les problèmes qui se posent à elle en s’attaquant aux racines du mal qui la ronge et non en agissant dans le seul but d’appliquer des principes de gouvernance inadaptés aux crises qui déstabilisent le monde, la paix aura une chance sérieuse d’être restaurée là où elle se trouve menacée. Abattre Bachar al Assad en Syrie comme l’ont été Saddam Hussein en Irak et Mouammar Kadhafi en Libye ne pouvait qu’aggraver le mal qui ronge cette partie du monde au lieu de le guérir ; l’assister en dépit de ses manquements est faire œuvre de sagesse. Un pas décisif ayant été franchi dans les dernières heures sur la voie du réalisme, il convient d’observer maintenant avec attention si des actes concrétiseront les bonnes intentions affichées dans le cadre de la Maison de verre de New-York, ou si les grandes puissances vont à nouveau se déchirer sitôt la scène des Nations unies désertée par les acteurs de la pièce qui s’y joue. L’Histoire est si riche en retournements de ce genre que l’on doit se garder de crier trop tôt victoire. Disons seulement, pour l’instant, que l’enjeu de la partie d’échecs à laquelle nous assistons est si grand que les joueurs n’ont pas droit à l’échec.
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