A domicile

Pour la première fois, les Congolais ont fêté Noël enfermés chez eux. Crise sanitaire de Covid-19 oblige, le gouvernement, sans faire l'unanimité sur la mesure de confinement général les jours de Noël et de la Saint-Sylvestre, a privilégié la santé de la population en assignant les familles à rester chez elles.

Si l’on ajoute à cette mesure diversement interprétée le fait que les salaires des agents de la Fonction publique n'ont pas été versés avant le 25 décembre, l’on peut comprendre la frustration de certains. Le Congolais, on le sait, aime jouir de sa liberté. Et en période de fête, aller et venir aux quatre coins de sa ville de résidence fait partie de ses nobles habitudes.

Dans la déclaration qu’ils ont rendue publique la veille de la fête de la Nativité, à l’adresse du Premier ministre, chef du gouvernement, les évêques du Congo ont exprimé leur « indignation » devant une mesure « unilatérale » de l’exécutif. Sans s’exprimer par communiqué, les Brazzavillois ont ressenti un pincement de ne pas fêter comme d'habitude. Ils peuvent retenir que ce sera la même chose le 1^er jour de l'an 2021. Les fonctionnaires auront été payés, ils devront se contenter du minimum pour célébrer l'avènement du Nouvel An.

Un bémol tout de même : même si les forces de l'ordre sont restées omniprésentes dans les rues de la capitale pour faire respecter les mesures de restriction édictées par le gouvernement, les Brazzavillois ont joué de la musique, mangé un morceau, bu et même pour certains dansé en famille. Ils répéteront volontiers ce geste le 1^er janvier 2021. A la vérité, l’expérience des fêtes à domicile a aussi sa part de réussite. Elle resserre certaines dépenses et procure du repos.