3-1=0

Improbable du point de vue mathématique, cette équation peut certainement se vérifier en politique quand on jette le regard en direction du Proche-Orient. Le monde entier était mardi, si on peut dire, suspendu aux annonces relatives au plan de paix du président américain, Donald Trump, sur le lancinant conflit israélo-palestinien.

Comme on a pu le voir, la conférence de presse de dévoilement des grandes lignes de ce plan de paix américain a eu pour acteurs le locataire de la Maison-Blanche et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Pour ensuite voir s'enchaîner des réactions hostiles chez les absents au bal dont le principal, le président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a plus que rappelé la survenue d’un non-événement. Naturellement, l’hôte israélien de l’administration de Washington a salué un jour historique.

Au-delà des positions tranchées dans les deux camps, il reste que cette tentative à tout le moins controversée du président des États-Unis montre combien le dossier liant la cause des peuples d'Israël et de Palestine est complexe. Surtout si en lieu et place de ces populations qui vivent au quotidien les affres du conflit interminable, de leurs dirigeants peu enclins à regarder la vérité en face, s'interposent des bienfaiteurs moins impartiaux.

Aussi longtemps que Palestiniens et Israéliens ne reprendront pas à se parler, comme ils l'ont déjà fait par le passé ; aussi longtemps que de part et d'autre de leurs frontières fragiles milices déterminées et soldats aguerris garderont le doigt sur la gâchette, la solution à deux États attendra. Il est assez clair que cette solution portée par la communauté internationale est aussi celle dont rêvent les milieux pacifiques en Israël et en Palestine. Même si les cris du cœur qu'ils lancent depuis des décennies sont couverts par le bruit assourdissant de ceux qui ont les journaux, la radio, la télévision et le web.