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Crise libyenne: à quoi peut servir le rapport du Parlement anglais?

Jeudi 15 Septembre 2016 - 19:45

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Cinq ans après la chute de Mouammar Kadhafi, les parlementaires anglais révèlent dans un rapport rendu public, le 14 septembre, les tenants et aboutissants de la traque sans pitié du chef de la Jamahiriya libyenne menée de bout en bout, pendant huit mois, par la France, le Royaume Uni et les Etats-Unis à l’appui des rebelles.

Au fond, note ce rapport, l’opération contre Kadhafi était loin d’être motivée par la seule volonté des dirigeants des trois puissances de protéger les civils pris en chasse par les forces libyennes dans la ville de Benghazi. Elle était plutôt téléguidée par des raisons de politique intérieure et extérieure de Paris, Londres et Washington décidés à se trouver un bouc-émissaire. Un jeu de dupes aussi, dans lequel l’un des protagonistes a peut-être mené les autres par le bout du nez. Et le « guide » libyen qui ne faisait pas mystère de ses audacieuses ambitions panafricaines lui en a donné le change. À travers une gestion inappropriée de la crise qui venait de se déclarer dans son pays.

Il parait important de répondre à la question posée au début de ce texte : à quoi peut en effet servir le rapport des parlementaires anglais ? À renforcer l’opinion que se font des voix moins écoutées sur la scène internationale, à savoir que la gouvernance mondiale est déséquilibrée, assez pour être repensée. Pour le reste, il ne servira qu’à peu de chose car les dommages causés à la Libye ne seront jamais réparés, les responsables désignés ne répondront de rien, la faute  incombera toujours aux plus faibles. Comme d’autres interventions de ce type, conduites à quelque chose près par les mêmes puissances, notamment en Irak, les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Le rapport de la Chambre des communes britannique souligne combien la France, la Grande Bretagne et les Etats-Unis avaient exagéré la menace qui pèserait à l’époque sur les civils libyens dans la deuxième ville du pays. « On est passé d’une intervention ponctuelle de défense de la population de Benghazi à une opération de changement de régime », note-t-on.

Au demeurant, lorsqu’éclate la rébellion en Libye qui trouve un terreau favorable à Benghazi dans la foulée des « printemps arabes », la peur de voir les forces loyalistes massacrer des civils est partagée par de nombreux observateurs. Le rapport des Anglais croit savoir que les rebelles bénéficient alors du soutien de l’Arabie Saoudite et du Qatar. La Ligue arabe et l’Union africaine réclament une intervention extérieure. Selon le rapport, le Conseil de sécurité de l’ONU donne son accord à une intervention au nom de la protection des civils. Mais Londres, Paris et Washington vont bien au-delà et, durant plus de deux mois, mènent une campagne de bombardements qui appuie, de facto, l’avance de la rébellion au sol.

Pointant la responsabilité de l’ancien président français Nicolas Sarkozy et de l’ex-Premier ministre britannique, David Cameron, le rapport indique, concernant le dirigeant français que cinq raisons l’auraient poussé à la guerre en Libye : accéder au pétrole libyen ; accroître l'influence française en Afrique du Nord ; améliorer sa situation politique personnelle en France ; donner l'occasion à l'armée française de reprendre son rang ; contrer la prétention de Kadhafi à remplacer le leadership de la France dans l'Afrique francophone. Le rapport cite pour ce faire « une conversation entre des officiers de renseignements français et Sidney Blumenthal, conseiller d'Hillary Clinton, qui était à l'époque secrétaire d'État ».

Face à l’état de déliquescence dans lequel se trouve la Libye aujourd’hui, à la prolifération des groupes djihadistes déterminés à marquer leur existence par la propagation partout du sang et du feu, à la crise des migrants aux conséquences insoupçonnées, la photo de triomphe représentant les vainqueurs de la guerre toute provenance confondue n’est plus qu’un lointain souvenir, un certain souvenir. Elle fut prise à Benghazi, le 15 septembre 2011.

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