Débrouillardise

Comment peut-on considérer pour des échecs la multiplication de petits boulots, alors que ce sont des réponses à des demandes sur le marché de nos besoins ? Peut-on continuer à regarder comme des loseurs des gens qui sont indispensables au quotidien, qui assurent régulièrement nos urgences, qui entretiennent plus que convenablement des familles ?

Les petits métiers sont devenus le terreau fertile des jeunes congolais et africains. On se « débrouille » en faisant le petit commerce sur un étal aux abords des rues ; on se démêle en honorant un contrat à temps partiel dans une société ou une entreprise ; on se range en cherchant sa vie dans un labeur même temporaire.

Derrière le regard parfois espiègle porté sur ces braves « débrouillards » se cache une magnifique porte d’entrée dans le monde des affaires. De grands noms du commerce africain sont partis de rien pour créer des entreprises et des multinationales en commençant par « la débrouillardise ».

Quoi de plus que d’encourager toutes ces initiatives que nous hissons dans ce numéro, lesquelles initiatives se révèlent comme le rouleau compresseur de la lutte contre la pauvreté. Les petits métiers sont un créneau porteur pour une société qui lutte afin de construire un avenir. Un domaine pour ceux qui ont décidé de se retrousser les manches pour se faire une place au soleil. Pourvu qu’on leur apporte un peu de souflle pour grandir davantage en se structurant.