Le Chemin d’avenir 2

Alors qu’est sur le point de s’achever le programme présidentiel connu sous le nom de Chemin d’avenir, il n’est ni trop tôt, ni excessif de demander aux princes qui nous gouvernent quelle sera la suite de ce grand projet. La construction, ou la reconstruction des grandes infrastructures sans lesquelles aucun progrès économique et social ne serait possible ayant permis de désenclaver tous les départements du pays, la question se pose désormais avec acuité.

Que la Constitution soit ou non changée, que Denis Sassou-N’Guesso décide ou non de briguer un nouveau mandat, que la majorité qui le soutient depuis quinze ans soit ou non reconduite, les Congolaises et les Congolais attendent, en effet, avec impatience de connaître les grandes lignes de la stratégie qui leur permettra de vivre mieux demain qu’aujourd’hui. Cela d’autant plus qu’ils ont accepté de mettre en sourdine leurs revendications sur le plan social pendant toutes ces années afin que leur pays se relève.

Disons, avant d’aller plus loin, qu’une réflexion est certainement engagée au plus haut niveau de l’État. Même si elle ne se traduit pas encore de façon concrète par l’énoncé de nouveaux projets pour les années à venir, les infirmations qui remontent vers nous de façon continue confirment ce fait. Elles tendent même à indiquer que le pivot du Chemin d’avenir 2 sera l’économique et le social : l’économique, avec l’utilisation intensive des nouvelles infrastructures pour développer de nouvelles activités sur toute l’étendue du territoire ; le social, avec la priorité donnée à l’éducation, à la santé, à l’amélioration des conditions de vie, à la communication et à la culture.

Cette double perspective devrait, à notre sens, inciter la société civile à faire entendre sa voix de façon plus audible dans le débat public qui s’amorce. Non pour contester par avance les options que prendra ou proposera le pouvoir, mais pour apporter sa pierre à l’édifice qui surgira de cette nouvelle étape de l’adaptation du Congo au monde moderne. Il ne fait aucun doute que les idées neuves, bien argumentées et exprimées posément, seront prises en compte par ceux et celles qui devront donner un contenu concret à ce deuxième Chemin d’avenir.