Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Boris Kharl Ebaka
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Sergueï Lavrov
- Idées-forces - Les Dépêches de Brazzaville
- Analyse - Xinhua
MémoireJeudi 5 Mars 2015 - 19:24 Il y avait, d’un côté, ceux qui percevaient l’appel au retour que lançait Pierre Savorgnan de Brazza, depuis sa tombe à Alger, et de l’autre côté, ceux qui n’admettaient pas qu’un explorateur mandaté par une puissance coloniale puisse un jour reposer sur les rives du fleuve Congo. Au terme d’un long combat, et parce que ce projet apparemment fou avait reçu l’appui décisif du Président Denis Sassou N’Guesso, les premiers ont réussi leur pari, faisant taire les seconds en élevant au cœur de Brazzaville un Mémorial qui attire de plus en plus de monde, figure d’ores et déjà parmi les monuments les plus visités de l’Afrique noire, rassemble patiemment dans ses murs les documents et les objets qui rappellent cette page d’Histoire. Une nouvelle preuve de sa vitalité nous sera donnée ce matin, dans l’enceinte même du Mémorial, lorsque l’ambassadeur et écrivain Henri Lopes remettra à la directrice de ce lieu de mémoire, Bélinda Ayessa, la collection d’écrits authentiques de Pierre Savorgnan de Brazza qui viendra l’enrichir. Fait symbolique qui confirme, s’il en était besoin, l’importance que prend le Mémorial au fil du temps, c’est le chef de l’État lui-même qui présidera la cérémonie, entouré par les membres de son gouvernement et par les ambassadeurs étrangers en poste à Brazzaville. Ce que doivent comprendre ceux qui nous observent avec attention, ici et ailleurs, c’est que le peuple congolais, comme beaucoup d’autres sur les cinq continents, entend désormais écrire lui-même son Histoire sans rien en occulter. Ayant élevé en plein centre de sa capitale un monument qui n’a pas d’équivalent dans le monde, il entend maintenant y rassembler tout ce qui permettra de comprendre pourquoi et comment il est devenu ce qu’il est aujourd’hui. Un travail patient, méthodique, obstiné qui ne s’arrête pas là puisque sera bientôt élevé à Loango, près de Pointe-Noire, un musée qui sera le pendant, en Afrique centrale, du musée de Gorée en Afrique occidentale. Édifier le présent sur les legs du passé et pour cela rassembler en un lieu privilégié tout ce qui subsiste des siècles antérieurs, voilà le sens de la cérémonie qui se déroulera ce matin au Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza.
Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |