On s'exprime tous

Une conquête majeure. Grâce à l'avènement de l'internet et de ses multiples applications, la force de dire s’est répandue de façon exceptionnelle. C’est ainsi que le privilège de diffuser l'information en direction du grand public, naguère dévolu aux seuls canaux traditionnels (presse, radio, télévision) s'est atomisé. Désormais, sur ce terrain, les acteurs sont nombreux.

À partir de groupes créés sur des bases corporatistes ou préférentielles, les sociétaires défendent pleinement leur droit d'exister et se réjouissent que ce libre arbitre illimité nourrisse la société à satiété. Tel un couple reçu chez l'officier d'état civil pour sceller son union, sur les réseaux sociaux et certains médias alternatifs, l'information et la communication en sont arrivées à la même revendication.

Les professionnels ont beau rappeler la spécificité de leurs métiers respectifs invoquant un parallélisme assumé entre informer et communiquer, la préoccupation des activistes "sociaux " est ailleurs. Il est question de "servir" le plus rapidement possible sans se soumettre aux règles élémentaires de vérification du fait relaté. On part, on part, disait un contemporain.

Ce monde global qui n'est plus en mesure de dissimuler quoi que ce soit est bien celui de notre temps. À chacun de savoir opérer ses choix car il nous enseigne que la parole est libre, désormais, bien plus que libre. Il faut pourtant que dans ce foisonnement insaisissable reste un brin d’engagement commun en faveur de l’équilibre de la communauté humaine. Croisons les doigts et observons.