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Gare au passé qui resurgit !

Lundi 30 Décembre 2013 - 6:14

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Même si le progrès finit généralement par l’emporter, la vie des hommes est jalonnée depuis leur émergence au sein de la nature par des conflits, des drames, des guerres, des violences, des atrocités en tout genre dont le souvenir demeure ancré à jamais dans l’inconscient des peuples. Et rien n’est plus dangereux pour la paix que de nier les événements qui ont écrit cette histoire en lettres de sang. Car tôt ou tard l’instinct de vengeance l’emportera sur la volonté de vivre ensemble, faisant ressurgir les démons qui conduisirent aux pires excès.

Cette erreur, nous voyons un pays la commettre sous nos yeux au risque d’enclencher un nouveau cycle de violences dévastatrices. Ce pays est le Japon qui sut se reconstruire au terme d’un long et patient processus, puis redevenir une grande nation après avoir plongé dans les abymes de l’autodestruction, mais qui, aujourd’hui hélas, semble oublier les violences extrêmes qu’il commit à l’égard de ses voisins avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce qui le conduit à multiplier les erreurs, dont la dernière en date est hautement symbolique puisqu’elle a conduit son premier ministre, Shinzo Abe, à s’incliner en fin de semaine dernière devant la tombe de soldats japonais coupables des pires crimes de guerre.

Le processus qui s’enclenche dans cette partie du monde est d’autant plus dangereux qu’il se nourrit d’une négation de l’histoire que les peuples asiatiques ne supporteront évidemment pas. Il est exactement l’inverse de celui qui permit à l’Europe de se reconstruire au lendemain de la Seconde Guerre mondiale lorsque l’Allemagne et la France décidèrent d’un commun accord d’édifier leur avenir sur une Europe unifiée, débarrassée du nationalisme qui l’avait ravagée. En s’inclinant la main dans la main devant les tombes de soldats morts au champ d’honneur, les plus hauts responsables des deux pays scellèrent un pacte historique qui a fait de l’Europe ce qu’elle est aujourd’hui : une puissance majeure qui, si elle va jusqu’au bout de la logique de ses pères fondateurs, sera l’une des premières puissances du monde.

Ce que ne comprennent pas les hommes qui dirigent aujourd’hui le Japon, c’est qu’ils ravivent les blessures de l’histoire et que, ce faisant, ils créent les conditions de conflits tout aussi graves que ceux du passé. Si les autorités de Pékin ont entrepris de se doter de forces militaires capables de leur assurer la maîtrise de la mer de Chine, si elles se lancent maintenant à la conquête de l’espace, si elles encouragent leurs entreprises à investir dans tous les continents et tout particulièrement l’Afrique, c’est qu’elles ne veulent pas revivre l’asservissement que leur infligèrent les puissances coloniales et surtout l’empire du Soleil levant. Croire, dans un pareil contexte, qu’elles seront impressionnées en quoi que ce soit par les gesticulations du Japon et de ses alliés américains est la plus lourde des erreurs que peuvent commettre ses dirigeants actuels.

S’il est un devoir que devrait s’imposer la communauté internationale dans le moment présent, c’est bien de rappeler à ceux qui l’ont oubliée la folie destructrice du siècle dernier. Imaginer, en effet, que la maîtrise des nouvelles technologies a rendu l’homme plus sage est une illusion dangereuse. Rien, en réalité, n’a changé dans le penchant pour la violence qui permit à cet être de conquérir la place dominante qu’il occupe aujourd’hui dans le monde animal. Tout est donc possible, le pire y compris.

Jean-Paul Pigasse

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