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Quand la musique sacrée se désacralise !

Samedi 21 Novembre 2020 - 15:12

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Ce constat est vrai, car cette musique jouée hier dans des milieux réservés avec un contenu moralisant et édifiant tend aujourd’hui à être identique à celle dite « mondaine ». Elle s’introduit déjà dans des milieux qui laissent à désirer avec un contenu commercial réel fait de listings de noms des personnalités socio-politiques et opérateurs économiques pour la bonne vente.

C’est cet angle de la recherche coûte que coûte de la bonne vente que ces auteurs et artistes compositeurs des œuvres sacrées sortent de leur carcan divin de la chanson « évangélisant ou inspirée » pour embrasser parfois des « ragots et obscénités » de toute sorte. Ainsi donc, ce billet d’humeur se veut un réel constat que l’on pourra facilement faire sur de nombreuses places publiques là où sont jouées ces chansons dites « sacrées » dont certaines ne le sont presque plus.

Dans des marchés, les buvettes, des transports en commun, dans certaines assemblées et paroisses religieuses sans oublier dans bien d’autres occasions festives. Oui, ces opus traitent bien de l’amour divin, de l’altruisme en vers les autres, de la miséricorde divine voire mondaine, bref de la morale de toute sorte. Mais il y a un mais, puisque ces titres sont entachés ou colorés de quelques incongruités du point de vue de leur fond  et de la façon qu’ils sont accueillis et dansés.

Le premier constat, c’est le phénomène dit « mabanga », autrement dit « les dédicaces », relatif au listing des noms des personnalités socio-politiques ou des opérateurs économiques qu’ils font abusivement passer dans ces chansons pourtant religieuses. Cela crée aux yeux de bon nombre de croyants de vraies digressions qui ne s’expliquent pas. Et cela fait perdre à la chanson sa substance moralisante. La raison véritable qui pousse ces auteurs compositeurs de la chanson religieuse à agir ainsi, ne nous voilons pas de face, c’est la recherche du gain.

Le deuxième constat, c’est que ces chansons sont plus dansées qu’écoutées non pas par exclusivement par ceux-là même qui sont à la recherche de la bonne parole, mais par des demoiselles et jeunes garçons en employant toute la gesticulation corporelle atypique avec certains passages qui les poussent même  à soulever leurs robes pour des jeunes filles et à descendre leurs pantalons et culottes étriqués pour des jeunes garçons. Tout ceci est loin de la culture ancestrale divine. Cette agitation rythmique et cadencée, ces jeunes la qualifient de « ndombolo religieux », c’est-à-dire une façon à eux de glorifier le Tout- Puissant, même avec un gestuel obscène.

Le troisième constat est que ces chansons ont traversé déjà la frontière religieuse, c’est-à-dire les églises, paroisses, assemblées et autres pour être jouées de façon « sauvage » et « maladroite » dans des caves, bars, buvettes, nganda tsam, transports en commun et même privés. Il faut les voir, bouteilles de bière en mains, cigarette à la bouche, nombril et fesses dehors en train de savourer dans des endroits inadmissibles ces mélodies religieuses. Et posez-leur la question de ce qui est dit dans la chanson, aucun d’entre eux n’abordera le côté moralisant et évangélisant de la chanson. D’abord, cet aspect est enfoui dans les « mabanga » et ensuite c’est le plaisir de l’oreille qui compte pour ces jeunes-là.

 Avec l’allure où vont des choses, si des croyants ne prennent pas garde, il risquerait, dans un futur qui n’est plus loin, de ne plus avoir une nette limite entre la chanson sacrée et la chanson mondaine, car de plus en plus le sacré se désacralise. Suivez mon regard !

 

 

Faustin Akono

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