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Le "Courrier" de François Ondaï AkieraSamedi 17 Mai 2025 - 18:14 Chercheur, fouineur, dénicheur. Ces attributs se valent quand on scrute la plume de François Ondaï Akiera. Journaliste, essayiste, poète et romancier, il livre à la société et donc à la postérité la vigueur de son culte de la chose écrite. Par les temps qui courent, chez nous, je peux me tromper, la lecture de la nouvelle, de l’essai, du roman, de la pièce de théâtre ou du recueil de poèmes ne prend plus tellement. Nous faisons partie désormais collectivement d’un ou de plusieurs réseaux sociaux, et chacun s’y plonge à corps perdu. Tant pis ! Et pourtant, en dépit de la captivante entrée dans le monde du virtuel alimenté par le smartphone et ses nombreuses applications, un vieil outil des apprentissages est toujours là. Le livre, il se nomme, ne vit pas encore ses derniers jours et n’a pas dit son dernier mot. « Le Courrier des évocations » publié en décembre dernier chez Alliance Koongo, à Brazzaville, par l’auteur précité en est un exemple. Elle est une œuvre dense et puissante. Sur près de deux-cents pages, une trentaine de textes fouillés retrace dans une approche explicative détaillée les faits d’histoire dont le Congo et le monde ont été imprégnés depuis longtemps. La musique, la littérature, le sport, la science, la culture, les arts, l’économie et la politique font bon ménage dans cet assemblage que l’on épluche non sans quelque anxiété s’agissant du vécu congolais. En particulier lorsque l’on touche au parcours politique de ce territoire situé au cœur de l’Afrique centrale ayant acquis son indépendance le 15 août 1960. Il y a seulement six décennies et cinq petits printemps de cela, malheureusement le Congo, au détour de moult épisodes, sera transpercé par une telle « violenterie » qu’il se classe aujourd’hui parmi les nations les plus politiquement « traumatisées » de la sous-région. L’ouvrage de François Ondaï Akiera n’est pas de tendance à remuer le couteau dans la plaie mais en s’attardant explicite sur le petit détail savoureux, il préserve la mémoire collective de son agent tueur qu’est l’oubli. La mémoire collective parce que chacun en s’y frottant retrouve les repères de la cohésion sociale qui fermente l’unité nationale. Si à travers « Mwana Okwèmet, le fétiche et le destin », paru en 2023, l’auteur a révélé son talent pour le roman historique, dans « Le Courrier des évocations », il fait de l’essai une variété dans laquelle la force du verbe mêle courage et franchise. Pour cette exégèse, Ondaï Akiera mérite d’être lu. Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |