Opinion
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Hygiène de vie médiatiqueSamedi 3 Mai 2025 - 16:53 Personne, absolument personne, aucune institution ni aucun mécanisme ne pourra réguler la vitesse avec laquelle les réseaux sociaux et autres médias alternatifs produisent du contenu en direction du grand public. Dans la mesure où cette dynamique renforce la liberté d’opinion, premier réflexe de l’homme, elle est tout simplement incontournable. Il ne faut donc pas se voiler la face : la presse, la radio et la télévision, premiers supports dans le domaine de la recherche, du traitement et de la diffusion de l’information générale sont à la croisée des chemins. Dans cette optique, s’adapter est la seule façon pour elles de continuer à exister. En faisant en sorte que les règles essentielles sur lesquelles ils assoient leur audience et exposent leur crédibilité ne se délitent pas au nom d’une sacro-sainte concurrence ou d’un douteux recours au scoop préjudiciable à l’authentification des faits rapportés, les médias « traditionnels » éviteront d’être complètement anéantis. Mais s’adapter suppose de bousculer les vieilles habitudes. Non seulement rendre plus performants les outils de diffusion en s’appuyant sur la compétence des rédacteurs accrochés à leur devoir d’informer, mais aussi faire preuve de diligence et établir avec le terrain un rapport de confiance à toute épreuve, en restant plus que jamais le baromètre de l’actualité. Cette évolution ne signifie pas la mort du journalisme « assis », celui des éditorialistes et chroniqueurs éprouvés dans l’analyse du factuel. Au contraire, la matière apportée par le journalisme « debout », la passion des reporters, constituera toujours le socle du regard froid projeté sur les interrogations quotidiennes des citoyens et des décideurs. Ceux qui alimentent le numérique, et ne font plus que cela à longueur de journée, sans même la conviction de parler « vrai », poursuivront leur travail en toute quiétude. Il n’y a, en effet, personne pour les en dissuader. Ceux, en revanche, qui sont appelés à consommer pourront prendre une petite minute avant ou après le « repas » pour questionner, et ne pas se contenter de cette éphémère satiété sans observer une certaine hygiène de vie médiatique. Dans le moment présent de saturation des canaux de communication où, poussés par la rapidité de leur publication en direction du monde global, presque tous les discours se valent, toutes les images sont partagées, toutes les vidéos sont lues, il est un recours important pour tous : ne pas se laisser submerger par tout ce flux même si la pression ambiante est à la limite irrésistible. Une pression tellement impérieuse que l’on se demande à son corps défendant qui résiste vraiment à un tel harcèlement ? Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |