Les précurseurs

Les Congolais ont, pour la 35^e fois, célébré le 6 novembre 2021 la Journée nationale de l’arbre. Une journée instituée en 1986, consistant à inciter chaque Congolais à planter un arbre d’essence fruitière ou forestière. L’objectif étant de verdir ou reverdir des espaces, afin de lutter contre le changement climatique. Pour la mise en œuvre de cette initiative, il a été créé l’Unité d’afforestation industrielle du Congo. Le Congo a connu, alors, grâce à cette structure, le plus grand succès dans la technique de bouturage, devenant ainsi un leader en matière d’afforestation.

En 1986, l’initiative était quasiment inédite pour la plupart d’entre nous. Par ce fait, le Congo devenait le premier pays en Afrique à avoir posé un tel acte concret, alors que personne ne pensait au rôle que pouvaient jouer les arbres dans la régulation du climat. À cette époque, les questions de protection de l’environnement n’étaient qu’une vue de l’esprit. Autant dire qu’elles ne constituaient aucunement une priorité pour la communauté internationale.

Pendant la COP26 à Glasgow, en Ecosse, les dirigeants du monde se sont engagés à enrayer la déforestation d’ici à 2030. Les engagements clés pris à Glasgow comprennent notamment la conservation des forêts et autres écosystèmes terrestres, ainsi que l'accélération de leur restauration. L'accord prévoit également la promotion de la production et de la consommation durables de produits de base (qui n'entraînent pas la déforestation et la dégradation des terres) ou encore la réduction de la vulnérabilité des communautés qui vivent dans ces territoires.

Comme en échos à ces engagements, le Congo lance, à l’occasion de la 35^e édition de la Journée nationale de l’arbre, le projet de création d’un puits de carbone de 40 000 hectares. Le pays renvoie ainsi à la communauté internationale un message bien clair : avec le reboisement tous azimuts de son territoire, le Congo est un pays précurseur, notamment en matière de lutte contre le changement climatique.

Pour que le pays conserve son leadership dans ce domaine, les pouvoirs publics devraient inciter davantage les Congolais à participer activement et à tous les niveaux à cette action salvatrice aussi bien pour eux-mêmes que pour le monde entier. La Journée de l’arbre au Congo est une cérémonie populaire. Il importe que chaque Congolaise, chaque Congolais l’intériorise.