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Réformer l’ONU ou renoncer au multilatéralismeSamedi 27 Septembre 2025 - 14:20 À l’heure où l’Organisation des Nations unies célèbre ses 80 ans, le président congolais Denis Sassou N’Guesso a lancé un appel aussi pressant que salutaire : l’ONU peut-elle encore incarner l’idéal de solidarité internationale dans un monde fracturé ? Sa réponse est oui, mais à condition de la reformer en profondeur. Du haut de la tribune onusienne, le chef de l’État congolais a dressé un constat sans concession : les conflits se multiplient, les logiques de domination ressurgissent, et le multilatéralisme vacille. Loin d’être un simple discours commémoratif, son intervention a été un diagnostic lucide sur l’essoufflement du système international, incapable d’endiguer les tensions croissantes et d’agir efficacement face aux défis globaux qui minent le monde. Pourtant Denis Sassou N’Guesso ne remet pas en cause les fondements de l’ONU. Bien au contraire, il en rappelle l’urgence : solidarité, égalité souveraine, sécurité collective. Mais il appelle à leur actualisation, dans un monde bouleversé par les interdépendances, les crises climatiques, la montée des inégalités et les fractures géopolitiques. Au cœur de son plaidoyer : la réforme du Conseil de sécurité. Cette instance, figée dans l’après-guerre, est désormais déconnectée des réalités contemporaines. L’Afrique y reste marginalisée malgré son poids démographique, son rôle géostratégique croissant, et sa contribution constante aux opérations de maintien de paix. Ce déficit de représentation n’est pas seulement une anomalie, mais une faute politique et morale. Au-delà des réformes institutionnelles, Denis Sassou N’Guesso porte la vision d’un multilatéralisme rénové comme un levier d’action collective. Face aux périls communs, il a plaidé pour une coopération fondée non sur la compétition des intérêts, mais plutôt sur une solidarité active. Il en veut pour preuve l’initiative congolaise de la Décennie mondiale du boisement, devenue résolution onusienne. Preuve que le Sud peut aussi impulser des solutions globales. Le président congolais a déclaré que l’ONU ne sera jugée ni sur ses discours ni sur ses anniversaires, mais elle sera jugée sur sa capacité à produire des résultats concrets. Il en appelle donc au courage des États, à la responsabilité partagée, et à la nécessité d’une vision commune de l’avenir. En définitive, la tribune du chef de l’Etat congolais a sonné comme une interpellation. Réformer l’ONU, ce n’est pas l’adapter à la marge. C’est lui redonner les moyens de faire face aux défis du 21e siècle. Autrement dit : refonder cette organisation mondiale ou renoncer.
Valentin OKO Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |