Vous avez dit Francophonie économique ?

Les assises, plutôt politiques, de l’organisation des pays ayant le français en partage à la fin du mois de novembre ont laissé place à un forum économique francophone à Dakar, la capitale sénégalaise. Son objectif : promouvoir au sein de la Francophonie cette nouvelle vision qui consisterait à en faire un acteur économique majeur à l’échelle des nations qui la composent et assurer, à terme,  un développement harmonieux de celles-ci.

Il semble que l’un des arguments grâce auquel Michaëlle Jean, la nouvelle secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie serait arrivée à bout de ses concurrents au poste, en plus de son jeune âge, 57 ans,  portait sur l’économie. Elle en fera son cheval de bataille durant son mandat.

Pour cela, et les délégués présents à Dakar l’ont souligné, elle devra avant tout, ressouder la famille francophone que sa désignation par la France, a chatouillée.  Et aussi procéder à une substantielle évaluation des chancelantes économies du pré-carré francophone avant d’y apporter une thérapeutique salutaire. Peut-être même, frayer le chemin de la Francophonie économique dans le labyrinthe des rapports mondiaux que l’on sait fort conditionnels.

Chacun sait en outre que depuis quelques années, la croissance dans certains pays francophones d’Afrique se porte bien, mais que cette situation contraste énormément avec les réalités du terrain où perdurent nombre de dysfonctionnements dans plusieurs secteurs sociaux de base. Si on y ajoute les crises à répétition en Afrique, mais aussi le fait que la France elle-même n’est pas économiquement en croissance, il faut beaucoup de chance à la Canadienne, pétrie de volonté, pour réussir son pari.

Il faudrait en même temps que les effets de la réunion de Dakar qui a bien semblé à une sorte de La Baule II ne sapent pas davantage l’élan de solidarité et de proximité partagé durant les douze dernières années avec le Sénégalais Abdou Diouf à qui la Francophonie, dans son ensemble, a rendu un vibrant hommage.  Rendez-vous est pris !