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Grande éclaircie peut-être

Lundi 6 Juillet 2020 - 18:45

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Paris et Kigali touchent-ils enfin le point culminant vers lequel ils courraient depuis vingt-six ans ? Si tel est le cas, et que les deux capitales tournent ainsi la page de plus de deux décennies de mésentente persistante, quels enseignements tirer de la somme des événements ?  

Le non-lieu prononcé dans la procédure engagée en France, contre les responsables présumés de l’attentat qui coûta la vie au président rwandais, Juvénal Habyarimana, et à son homologue burundais, Cyprien Ntaryamira, le 6 avril 1994, est l’aboutissement d’une longue instruction judiciaire aux relents politiques certains. C’est d’ailleurs sur son axe politique que l’affaire a pris des tournures vertigineuses pour ceux qui s’y sont intéressés.

D’abord, il faut indiquer que c’est à la suite de cet attentat que le Rwanda a plongé dans des violences inouïes qui fauchent plus de 800 000 personnes dont nombreuses étaient des Tutsis. Il n’y a pas une quatre qualification pour désigner ces assassinats ciblés, perpétrés de sang-froid, que celle de génocide. Les présumés instigateurs de cette chasse à l’être humain n’ont pas fini de rendre des comptes en dépit de la fermeture, en 2015, du tribunal pénal international pour le Rwanda qui était basé à Arusha, en Tanzanie.

Pourquoi en 1994, le Burundi voisin, qui a aussi perdu son président dans les mêmes circonstances que le Rwanda ne bascule pas dans les violences ? Sans doute parce que dans l’Etat du Rwanda, les ingrédients de l’embrasement étaient en place. A savoir des conflits internes entre acteurs politiques, comme il y en a de divers ordres dans différents pays du continent, et une volonté d’en découdre qui embrase le tout sans donner un peu de chance aux initiatives de paix.

Selon toute vraisemblance, le Rwanda a aussi souffert, pendant cette période, des ingérences extérieures. Pas seulement la France liée par des accords avec le gouvernement du président Habyarimana dont la présence militaire dans ce moment précis a été beaucoup critiquée, mais aussi un voisin comme l’Ouganda où certains leaders du Front patriotique rwandais, rival du pouvoir en place, exercent dans les forces armées.

Ceci dit, vingt-six ans après le génocide, le Rwanda a progressé sur le plan de la reconquête de son unité. Au prix d’une diplomatie de la réciprocité, presque du « œil pour œil », Kigali s’était toujours opposé à la version des faits qui rendait ses dirigeants actuels responsables de l’attentat du 6 avril 1994, conséquence directe pense-t-on, du génocide qui a suivi. Le pays naguère francophone s’est depuis « anglophonisé » et même rompu ses relations diplomatiques avec la France entre 2006 et 2009.

Le rapprochement actuel entre les deux pays est à mettre au crédit des présidents Emmanuel Macron et Paul Kagamé. Les deux dirigeants ont décidé de tourner la page sans oublier ce qu’il s’était passé, et la realpolitik qu’ils appliquent donne ses fruits. En 2018, à la surprise générale, l’ancienne ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo est devenue secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie pendant que la traque des présumés génocidaires rwandais vivant sur le sol français est toujours en cours.

Bien que la décision de la justice française sur le dossier de l’attentat du 6 avril constitue un revers pour les familles des personnes ayant perdu des êtres chers dans ce coup, la question qui mérite d’être posée sur le moment est celle de la compétence des tribunaux étrangers.

En se portant au-devant des procédures judiciaires pour des affaires qui se produisent en dehors de leurs circonscriptions administratives, quand bien même les commissions rogatoires peuvent montrer leur efficacité, ces tribunaux ne tombent-ils pas dans une certaine manipulation des consciences ? Sans mettre en doute la bonne foi de ceux qui y exercent, le genre de dénouement opéré sur le dossier rwandais plaide pour une meilleure lecture de la compétence extraterritoriale de ces instances et du travail de leurs experts.

Gankama N'Siah

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