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Cédéao-AES: des passerellesDimanche 27 Juillet 2025 - 18:45 Comment mettre de côté les intimités "historiques" et construire une relation de confiance au profit de l'intérêt général ? Dans la sous-région d'Afrique de l’Ouest où deux organisations majeures d'intégration sont en place, l’une plus ancienne et l’autre toute récente, les dirigeants font preuve de réalisme. Nous faisons allusion à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), vieille de 50 ans (28 mai 1975), et à l’Alliance des États du Sahel (AES), fondée le 16 septembre 2023. On était loin d'imaginer un rapprochement entre les deux sous-ensembles tant les frictions nées du retrait retentissant du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la première entité pour créer la leur propre étaient fortes. Autant dire que la diplomatie n’a pas perdu ses vertus en terre africaine, berceau de l’humanité. Ce que confirme l’admission des trois nations sahéliennes dans les instances du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest, avec le statut de membres non-Cédéao. Le comité ministériel de cette plateforme réuni à Accra, au Ghana, le 19 juillet, a donné son quitus à cette évolution dans le but de privilégier la coopération au sein de cette vaste région confrontée comme bien d’autres en Afrique aux menaces multiformes. L’on sait, par exemple, qu’en plus des attaques armées qu’ils mènent sans répit contre les forces régulières de défense et de sécurité et la population civile en Afrique de l’Ouest et au-delà, les groupes terroristes sont aussi impliqués dans divers commerces. Le blanchiment des capitaux et le trafic des êtres humains font partie de leurs sources de revenus. En considérant cette vision commune de la Cédéao et de l’AES de mutualiser leurs efforts dans un domaine lié à la stabilité régionale, il est permis de croire que d’autres passerelles s’établiront pour de meilleurs échanges entre les deux parties. Dans cette perspective, les pays de l’AES avaient adopté, en février dernier, un document de travail incluant les volets défense, sécurité, diplomatie et développement destiné à établir les discussions avec leurs homologues de la Cédéao. Qui sait si avec le temps, la rancœur tenace ne cédera pas la place à la concertation permanente. Dans un monde où les violences de tous genres augmentent, le blanchiment d’argent n’est pas le seul défi qui exige des États plus de collaboration. En Afrique de l’Ouest et ailleurs, au regard de l’activisme de groupes armés plus que puissants, les gouvernements devraient prendre en compte la menace sécuritaire globale pour mieux coordonner la riposte. De ce fait, des approches de défense à l’échelle des ensembles sous-régionaux peuvent assurer le succès des politiques publiques élaborées en faveur de la population car il est indispensable de faire le lien entre la multiplication des groupuscules terroristes et les questions de développement. La précarité ambiante dans plusieurs régions du continent est le terreau sur lequel ces hordes déchaînées prospèrent, mais en même temps, il est incompréhensible de voir que pris dans cette tourmente déstabilisatrice, les États rechignent à s’entendre sur l’essentiel, à savoir la sécurité collective. Qu’elles ne perdent pas de vue que plus elles s’éloigneront des solutions globales pensées ensemble, plus nos chères républiques si cloisonnées et fières de l’être retarderont le progrès que les dirigeants et leurs concitoyens appellent de leurs vœux. Il vaut mieux prévenir ! Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |