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Sommet à sixDimanche 13 Juillet 2025 - 13:41 Dans le bureau ovale de la Maison Blanche, mercredi 9 juillet, le président américain, Donald Trump,recevait une demi-dizaine de ses homologues africains venus respectivement du Gabon, de la Guinée Bissau, du Libéria, de la Mauritanie et du Sénégal. La sélection de ce petit nombre de pays sur la cinquantaine que compte le continent a été diversement commentée, mais nul n’ignore que l’on ne se présente pas à un rendez-vous auquel l’on n’est pas convié. Brice Clotaire Oligui Nguema, Umaro SissocoEmbaló, Joseph Boakai, Mohammed El Ghazouani et Bassirou Diomaye Faye répondaient à l’invitation de leur hôte de marque, visiblement heureux de parler non pas d’aide humanitaire, mais de business avec les dirigeants de nations habitées par des « gens merveilleux » et cerise sur le gâteau, des pays dotés de « terres de grande valeur, de minerais précieux, d’importants gisements de pétrole ». Un message on ne peut plus clair ! D’un certain point de vue, il faut l’avouer, le président des Etats-Unis d’Amérique actuel n’a pas d’égal quand il réclame ce qui lui est possiblement dû ou qu’il fait fort d’acquérir. Comparé à beaucoup d’autres avant lui, il ne s’encombre pas de fioriture pour dire à son vis-à-vis ce qu’il pense parfois de manière aussi déroutante que directe. Le plus souvent, lorsqu’il est associé à des réunions du même type, le Sud « global », l’Afrique comprise, se voient rappelé les codes de bonne conduite par les responsables des vieilles nations démocratiques. Bien sûr l’économie est toujours au cœur des sommets impliquant le continent et ses partenaires extérieurs, mais les grandes déclarations sont politiques. Assorties d’intentions d’augmenter l’aide au développement elles reviennent invariablement sur les droits de l’homme (question cruciale bien entendu), les préoccupations climatiques, la lutte contre le terrorisme, la crise migratoire. Cette fois, le locataire de la Maison Blanche à fait comprendre à ses interlocuteurs que les affaires tiennent une place de choix dans son agenda de travail. La prise de parole à tour de rôle par les cinq grands invités du président américain a permis de comprendre la nécessité de coopérer sur les questions d’intérêt commun. Chacun des chefs d’Etat a exposé ses attentes expliquant que les investisseurs du pays de l’Oncle Sam sont les bienvenus en Afrique. Quant à l’exploitation des richesses, elle laisse penser que si des partenariats « gagnant-gagnant » sont conclus dans les meilleures conditions, les pays bénéficiaires se porteront mieux. Il est une constante : en matières d’électricité, de routes, de santé publique, d’éducation et globalement de bien-être social, les cinq nations représentées au mini-sommet Etats-Unis/Afrique connaissent les mêmes problèmes que la plupart des territoires du quota restant. Que les bonnes intentions ou les accords passés à l’occasion de ces retrouvailles nourrissent quelque espérance n’est que légitime. Il reste à les mettre en œuvre en tenant compte des défis qui ne manqueront pas de survenir parmi lesquels le temps. Oui, le temps nécessaire pour coupler la parole à l’acte. C’est pour cela qu’un accent doit être mis en Afrique sur la sécurisation des investissements, un corollaire de l’amélioration du climat des affaires. Quant aux nombreux commentaires suscités par la photo sur laquelle le président Donald Trump, assis dans son bureau est entouré de ses hôtes africains se tenant debout autour de lui, laissons le soin à l’histoire de nous en dire plus. Mais cette image restera, tout comme celle des délégations autour d’une table quand le président Boakai que son homologue américain interrogeait sur son anglais plutôt châtié confiait que l’on peut apprendre la langue Shakespeare en Afrique par cœur et s’exprimer parfaitement. Pour dire que l’Afrique ne cessera jamais de surprendre.
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