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J’assume

Vendredi 28 Mars 2014 - 0:06

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L’historien britannique Tony Judt, décédé en 2011, a consacré ses dernières forces à un travail sur l’avenir de nos sociétés et la montée des inégalités. Ce travail de réflexion est celui entrepris il y a près de vingt-trois ans par la Conférence nationale souveraine.

Comme l’écrit, à juste titre, Grégoire Lefouoba dans Enjeux et Dynamique des rivalités sociales au Congo, une approche philosophique et historique, « le constat est le suivant : on ne peut à 1 200 personnes réfléchir sereinement, car très tôt la salle devient un amphithéâtre pour enfants ». Pire, très vite la conférence nationale se mua en une tribune d’une agressivité brutale dans les mots. La violence verbale instaura une atmosphère pestilentielle à l’origine d’une peur sagement désamorcée par un appel au calme et à la sérénité du président Sassou-N’Guesso. Il invita les participants à la conférence nationale à sauvegarder l’unité nationale, évitant de transformer la conférence en un tribunal.

Dans une interview à la presse, Denis Sassou-N’Guesso avait indiqué que la conférence nationale n’était pas un moment dramatique où la sécurité des participants serait menacée. Il assura aux conférenciers que leur vie ne serait pas menacée pendant et après la conférence nationale. Il se prononça contre le renforcement des mesures de sécurité autour du Palais des congrès où se tenait la conférence. Selon le président Sassou-N’Guesso, il n’y avait pas dans le pays de situation exceptionnelle qui nécessitait des mesures exceptionnelles de sécurité. « Le pays est dans une situation de paix, martela-t-il. Il ne faut pas que la conférence nationale soit vécue par le peuple comme un moment dramatique. »

Sassou-N’Guesso souligna cependant que les débats de la conférence nationale devaient être dépassionnés et dédramatisés, après avoir fait remarquer qu’ils étaient parfois heurtés. Ce n’est pas sans raison que Grégoire Lefouoba affirme : « Les rivalités symboliques sont des rivalités qui relèvent de l’acte de parole ou de celle de l’attitude ritualisée par un symbole. Elles sont symboliques parce qu’elles ne débouchent pas forcément sur des troubles aigus, déchirants et violents. » Ainsi, la conférence, qui aurait dû être le lieu de la palabre, c’est-à-dire celui de la recherche du consensus, indispensable en cas de risque d’affrontements politiques, devint le théâtre d’attaques ad hominem. Une regrettable dérive.

Comme dit Grégoire Lefouoba dans son livre foisonnant : « À partir de cet instant, la machine tribale et régionale de récupération se met en marche. La conférence nationale devient exclusivement le tribunal, non du PCT, mais principalement des originaires d’Owando, d’Oyo et plus prosaïquement du grand nord. » C’est dans ce contexte délétère que Sassou-N’Guesso prononça son célèbre « j’assume », au nom de la paix. « “J’assume”, affirme encore Lefouoba, devient une belle et courte rhétorique reprise dans toutes les situations privées ou publiques. Le ton est gaullien, et l’attitude gaulliste ressemble au “je vous ai compris” historique du général de Gaulle. »

La paix est donc, depuis toujours, le credo politique de Denis Sassou-N’Guesso. Elle devrait être, désormais, un credo fédérateur au-delà des contrariétés frivoles. C’est pourquoi, au moment où, à nos frontières, la violence flambe, menaçant dangereusement notre propre quiétude, tout le monde doit s’investir dans la préservation et la consolidation de la paix. L’absence de guerre et de violence, doublée d’une volonté de réduction des inégalités par une meilleure répartition de la richesse nationale, devient synonyme de cohésion sociale. Cette paix-là, désirable par tous, qui passe par le dialogue, est bien le facteur prodromique du développement d’un pays. In fine, la paix, « en tant qu’objectif politique s’avère être la condition nécessaire de la politique elle-même », comme le disait si justement Tony Judt.

Mfumu

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