Interview. Ahmed Nakavoua : « La Copapé, c’est la jeunesse ouverte à une alimentation saine »

Jeudi 2 Mai 2024 - 21:15

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La Coopérative de production d’aliments et de poissons d’élevage (Copapé) installée sur l’avenue de l’Energie, au quartier Mafouta (arrondissement 8) à Brazzaville lance le programme : « Pour une alimentation saine à Brazzaville ». Ce programme ouvre aux Brazzavillois la possibilité de consommer bio et même d’avoir du poisson à portée de main grâce à un élevage de poissons dans la parcelle et un potager arrosé d’eau des étangs de poissons. Ahmed Nakavoua, un des responsables de la coopérative, donne quelques explications de ce programme qui créera davantage des éleveurs de poissons et des potagers dans chaque parcelle de Brazzaville possédant un point d’eau.

Les Dépêches du Bassin du Congo : L’expérience a démarré il y a quelques années par des petits essais.  Mais, cette fois-ci, le lancement du programme est effectif. En quoi ce projet consiste-t-il ?

Ahmed Nakavoua : « Nous savons tous que le premier facteur de développement de l’activité piscicole est l’eau. Et, on sait par ailleurs que quarante pour cent  de la population brazzavilloise possèdent un robinet de la LCDE ou un puits d’eau. Cette accessibilité à un point d’eau offre la possibilité de développer un élevage de poissons en bacs hors sol, soit pour l’auto - consommation, afin de lutter contre la malnutrition, soit produire un peu plus pour vendre le surplus, pour se créer une autre source de revenus. Cet élevage en bacs hors sol peut être mené dans des cubitainers de 1000 litres qui sont vendus sur le marché à 70000 FCFA. L’aspect innovant qui constitue l’approche d’intégration des activités piscicoles à la production végétale est la valorisation des eaux des élevages piscicoles enrichies en trilogie NPK (azote-phosphore-potassium ; d’après leur symbole chimique par les déjections des poissons, permettant de stimuler la croissance des légumes dans les activités maraîchères. Les eaux des élevages piscicoles sont utilisées comme fertilisants en production végétales.

LDBC : Le lancement de ce programme signifie-t-il que la Copapé a bien développé une expertise et a des moyens humains ?

A.N. : De 2019 à nos jours, la Copapé a pu créer une dizaine d’emplois, des jeunes (hommes et femmes) qui ont saisi cette opportunité de qualification et de moyens pour entreprendre une activité aquacole intégrée, génératrice de revenus. La Copapé offre de différents services : consultation, formation, conception, réalisation et suivi de projet de production de semences piscicoles, production d’aliments pour poissons à différents stages de développement physiologique, la production de poissons de table, l’assistance technique et la recherche en développement. En outre, la Copapé réalise aussi des formations à la carte en tenant compte du niveau de base de l’apprenant afin de pouvoir l’insérer dans le maillon de la chaîne de valeur de la production du poisson d’élevage.

LDBC : En cinq ans d’expérience, avez-vous souligner les difficultés qui sont un frein pour bien décoller ?

A.N. : Les difficultés sont d’ordre financier car les structures d’accompagnement conséquent sont rares.  Les existants appliquent des taux d’intérêts qui ne favorisent pas l’éclosion d’un vrai secteur piscicole

LDBC : Que pensez-vous de l’année de la jeunesse, l’année 2024, dans le cadre de vos activités ?

A.N. : La Copapé, dans la mise en œuvre de ses activités, vise à contribuer à l’amélioration durable de la sécurité alimentaire, les conditions de vie et des revenus des acteurs à travers la promotion des fermes rentables et créatrices d’emplois pour le développement durable de l’aquaculture. Cet objectif ne peut être atteint sans le développement de l’offre de formation et l’appui-conseil. L’offre de formation pour la Copapé vise les jeunes des milieux urbains et péri-urbains qui représentent soixante-dix pour cent de la population confrontée au manque d’opportunités. La Copapé, c’est la jeunesse ouverte à une alimentation saine.

Propos recueillis par Gastrone Banimba

Légendes et crédits photo : 

Ahmed Nakavoua dans un atelier de travail

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