Slamouv 2024 : dans les profondeurs de la slameuse Lydol

Jeudi 2 Mai 2024 - 21:35

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Si la troisième édition du festival Slamouv a tenu sa promesse en rassemblant des artistes de divers horizons, offrant ainsi au public des concerts et ateliers dans une ambiance conviviale et familiale, l’occasion a été tout à fait indiquée pour certains artistes invités de partager leur vision artistique. C’est le cas de la slameuse camerounaise Lydol qui en a profité de ces instants pour révéler le contenu de son nouvel album « Fragile », disponible sur les plateformes de téléchargement depuis mars.

Construit comme un thriller, cet opus incarne bien sa quête perpétuelle de son équilibre quotidien effectuant ainsi un voyage de soi et questionné ses émotions. Pendant ses moments de solitude, de dépression et de fragilité, l’artiste a réussi à poser des mots sur ses blessures les plus profondes. C’est donc ce mélange de toutes ses émotions qu’elle a proposé aux mélomanes à travers cet album « Fragile ».

Lydol a découvert le slam en classe de terminale en 2010. Un jour pendant qu’elle était avec ses camarades, elle a fait une crise et quelque temps après elle en a fait une autre et cela se répétait. Une année plus tard, la même chose se répétait alors que cela faisait six ans que cela ne lui était pas arrivé. Pour elle, il y avait forcément des choses qui n’allaient pas et après les résultats des examens médicaux, le médecin diagnostique une hypertension orthostatique. « L’un des médecins suggère à mes parents que je devais me faire suivre psychologiquement, donc pendant plus d’un an j’ai deux fois par semaine des rendez-vous avec le psychologue. A ce moment là, je ne comprenais vraiment pas ce qui se passait et j’allais au rendez-vous parce qu’il fallait aller. J’ai profité d’une résidence de création récemment à la cité internationale des arts pour être seule avec moi-même et je suis allée rechercher au plus profond de moi. J’ai essayé de me reconnecter avec cette partie de moi qui refusait de voir la réalité et j’ai compris qu’il était important pour moi de s’exprimer », a-t-elle expliqué.

« Lionne et louve », « Lie won ngyé », « Katerina », « Le temps », « Is she me », « Ecstany », tels sont les six titres qui composent cet album de la slameuse camerounaise Lydol. « Fragile » dresse aussi le rôle de la femme dans la société, les pressions sociales que les femmes subissent au quotidien, la santé mentale et l’amour. « Se retrouver seule parfois c’est une occasion de faire un voyage au cœur de soi. Aujourd’hui, je suis contente d’avoir pu extérioriser ces choses que ma tête et mon cœur avaient refusé de voir et que malheureusement beaucoup de personnes au tour de moi n’avaient pas vu. Le titre fragile parce que je me suis rendu compte que rien n’est acquis et la construction de soi est un travail perpétuel, qu’être forte c’est un combat au quotidien et ce n’est pas parce qu’on refuse de voir certaines choses qu’elles ne sont pas là », a souligné l’artiste.

Aussi, affirme-t-elle, « la chanson Katerina rappelle toutes les pressions que les femmes subissent, surtout les femmes noires où dans la société africaine le travail, le mariage et les enfants.  C’est le schéma classique que l’on essaie d’imposer à tout le monde. On ne se marie pas pour plaire aux gens, on ne fait pas des enfants pour remplir une case. Moi-même j’ai déjà fait l’objet de beaucoup de commentaires et j’ai du mal à partir à la réunion familiale aujourd’hui parce que je sais que la première question est que toi tu te maries quand ? Tu vas avoir 30 ans et tu n’as pas d’enfant. Je sais que beaucoup de femmes subissent ça au quotidien ».

Cissé Dimi

Légendes et crédits photo : 

La slameuse camerounaise Lydol sur la scène du Slamouv 2024/DR

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