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Comment lutter contre les décharges sauvages ?

Jeudi 19 Décembre 2019 - 21:43

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A l’approche des fêtes de Noël et de fin d’année, les consommateurs effrénés que nous sommes allons-nous lancer dans les achats tous azimuts car notre désir de consommation est si fort que l’on ne peut plus s’en empêcher. Acheter, consommer avant de jeter et de recommencer, voici un processus simple que nous reproduisons tous les jours sans même nous en rendre compte. Aujourd’hui, dans le monde, en un an, plusieurs milliards de tonnes de déchets sont produites. Si la grande majorité des pays développés a fait du traitement des ordures une priorité environnementale, politique et économique, d’autres nations beaucoup plus vulnérables n’arrivent pas à tenir le rythme et croulent sous les montagnes de détritus.

Cela peut paraître caricaturale, mais jusqu’en 2018, seize des vingt-cinq pays de la planète les plus dépassés par le phénomène de décharge sauvage se trouvaient en Afrique, un continent où les décharges sont pleines à craquer, où des matériaux toxiques, des équipements électroniques et chimiques se mélangent aux ordures ménagères, où autant de détritus traînent dans des infrastructures archaïques que dans la nature ou dans les rues. Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’insalubrité provoque plus de treize millions de décès par an, un chiffre qui devrait exploser dans les années à venir à cause du boom démographique que subit l’Afrique.

Le défi de ce continent est simple : réussir à donner une seconde vie aux déchets. En effet, les ordures ne doivent plus être considérées comme des matériaux sans aucune valeur mais comme une ressource à valoriser pour en tirer des bénéfices économiques et sanitaires utiles pour tous. Face à cette triste réalité, la jeunesse africaine a pris ses responsabilités et décidé de mener ce combat pour lutter contre ce phénomène des décharges publiques qui polluent l’air, provocant des maladies dangereuses pour la population.

Depuis quelques années, des investissements colossaux ont permis aux Africains, entre autres, de mettre en place en un temps record de réels projets de valorisation des déchets, des systèmes performants de collecte et de tri, de construire de nouvelles infrastructures, de moderniser les anciennes, de sensibiliser la population aux bienfaits du recyclage, de créer des emplois dans le secteur de l’hygiène et de la propreté, etc.

Il faut savoir qu’en 2050, l’Afrique comptera plus de deux milliards d’habitants, ce qui devrait faire augmenter le mètre cube des ordures ménagères si on ne trouve pas de solutions à cette problématique. D’ores et déjà, certains pays tentent d’enrayer la prolifération des décharges sauvages en s’attaquant notamment aux aspects les plus nocifs, et particulièrement la prolifération des sacs plastiques. Lesquels sont désormais interdits dans plusieurs pays africains comme le Rwanda, où l’on vous confisque vos sacs en plastique en échange de sacs en papier dès l’arrivée à l’aéroport.

À l’heure où le traitement des ordures est devenu un business grandissant et pèse plusieurs milliards de dollars, la responsabilité sociale des gouvernements et entreprises doit être une priorité. Si cette condition n’est pas respectée, c’est la santé de la planète et de ses habitants qui risqueraient d’en payer le prix fort.

 

 

 

 

 

 

 

Boris Kharl Ebaka

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Édition du Samedi (SA)

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