Opinion

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Episode 3

Samedi 26 Janvier 2019 - 17:55

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Même si elle ne fait plus, pour l’instant du moins, la « une » des grands médias internationaux, l’affaire Laurent Gbagbo se trouve plus que jamais au cœur d’un feuilleton dont l’issue approche à grands pas. Une issue qui, selon toute vraisemblance et sauf nouveau sursaut imprévisible, verra l’ancien président de la Côte d’Ivoire enfin libéré, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, désavouée définitivement par les juges de La Haye, la Cour elle-même perçue comme une institution dangereusement incompétente et incapable d’instruire correctement les affaires qui lui sont confiées.

Nul ne peut dire aujourd’hui encore quand Laurent Gbagbo quittera la geôle dans laquelle il se trouve enfermé depuis sept ans mais, l’on peut être certain que le jour où sa libération sera acquise s’ouvrira un autre procès : celui de la CPI elle-même qui a perdu toute crédibilité dans cette affaire et dans celle qui l’avait précédée, à savoir le procès de Jean-Pierre Bemba. Un procès qui pourrait bien révéler, comme nous l’avons écrit ici même, les véritables raisons d’actions judiciaires qui ont duré  des années, ont été incapables de prouver la culpabilité des accusés, ont fait apparaître de façon accablante l’incompétence de celles et de ceux qui prétendaient l’instruire, ont démontré que la justice coloniale n’a toujours pas disparu et que l’Etat de  droit sert de prétexte aux pires abus.

Même s’il n’est pas encore tout à fait écrit, l’épisode 3 de cette pièce sulfureuse causera des dégâts collatéraux dont la CPI ne se remettra pas. Il va de façon évidente contraindre, en effet, les Etats membres de l’institution à revoir leur copie, autrement dit à cesser de présenter l’institution comme un modèle et à en changer radicalement les méthodes. Voire même à en décider la dissolution pure et simple en prônant la création de Cours propres à chaque continent qui seront plus proches des pays concernés et donc mieux à même d’étudier les dossiers qui leur seront soumis.

Si tel est bien le cas, il n’y aura pas d’épisode 4 du feuilleton ouvert par les affaires Bemba-Gbagbo. Ce dont personne, hormis quelques fanatiques, ne saurait se plaindre étant donné la gravité des erreurs commises ces dix dernières années par la CPI.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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