Opinion

  • Réflexion

Et le monde d’après sera …

Lundi 11 Mai 2020 - 11:39

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Bien malin est celle ou celui qui peut dire aujourd’hui avec la moindre certitude ce que sera le monde de l’après virus Covid-19.  Plongé en quelques semaines dans l’une des pires pandémies de l’ère moderne qui paraît loin, bien loin d’être en cours d’achèvement si l’on en juge d’après les chiffres officiels annoncés chaque jour sur les cinq continents, le monde entier fait face à une équation stratégique dont personne n’est désormais capable de prédire ce qu’il sortira à court, moyen ou long terme.

Pour dire les choses de façon encore plus brutale nous sommes en réalité désarmés face à une crise qui n’est pas seulement sanitaire, mais qui impacte et impactera durement, profondément, durablement la communauté humaine en raison de ses conséquences prévisibles ou imprévisibles dans les domaines les plus divers : économique, financier, social, politique, diplomatique. Autant d’incertitudes qui mettent en péril la mondialisation, c’est-à-dire la généralisation des échanges de toute nature qui avait permis la formidable croissance constatée ces cinquante dernières années.

Rien ne rend mieux compte de cette mise en péril générale que le comportement pour le moins erratique des dirigeants des grandes puissances qui, au lieu de se concerter pour trouver une issue positive à la crise, s’affrontent de plus en plus clairement et pas seulement sur le plan verbal. Ceci alors qu’ils devraient tous se retrouver autour de la même table pour coordonner leurs efforts dans le domaine médical, pour aider les peuples les plus démunis à se protéger, pour résoudre enfin les conflits régionaux dont ils sont souvent les acteurs souterrains, pour mettre au point une sorte de plan Marshall planétaire qui permettrait d’accélérer la relance économique, pour réduire sinon même stopper leurs investissements pour le moins pharamineux dans le domaine de l’armement, bref pour démontrer qu’ils ont pris la pleine mesure des multiples crises que génèrera ou amplifiera le coronavirus.

Le temps que nous vivons démontrant de façon accablante l’incapacité des « grands » de ce monde à communiquer pour sortir au plus vite du gouffre dans lequel nous nous enfonçons tous, petits et grands, pauvres et riches, jeunes et vieux, il semble évident qu’un tel sursaut ne pourra venir que des nations dites émergentes. Des nations qui rassemblent près des deux-tiers de l’humanité et qui occupent plus de la moitié des terres émergées de la planète, qui peuvent donc influencer de façon décisive les décisions à venir de la communauté internationale.

Tout le problème, aujourd’hui, est de savoir si ces nations prendront la juste mesure du rôle qu’elles peuvent jouer dans la résolution des problèmes apparemment insolubles auxquels nous sommes présentement confrontés. Même s’il est trop tôt pour le dire, il paraît évident que le monde d’après sera marqué par un rééquilibre planétaire qui ne sera plus assis seulement sur l’argent, sur les armes, sur la puissance, mais qui sera aussi fondé sur le poids humain et une perception plus juste de l’avenir.

Jean-Paul Pigasse

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Réflexion : les derniers articles