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A la croisée des chemins …

Lundi 6 Avril 2020 - 11:10

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Le seul aspect positif, si l’on peut dire, de la crise planétaire provoquée par la pandémie du coronavirus est qu’elle ouvre les yeux de l’espèce humaine tout entière sur le danger mortel que portent en eux les pouvoirs en tout genre qu’elle a acquis ces deux derniers siècles grâce à la révolution industrielle. Autrement dit de rendre enfin audibles, du haut en bas de la société et sur tous les continents, les mises en garde que les experts ne cessaient de lancer depuis des années, des décennies, concernant le danger que suscite la suractivité humaine.

Sans entrer dans le détail l’expansion incroyablement brutale du Covid-19 sur toute la surface de la planète et peut-être plus encore le fait que celui-ci  frappe de plein fouet les plus grandes et les plus puissantes nations du monde – la Chine et les Etats-Unis notamment – ouvre les yeux de chacun, où qu’il vive, sur le danger mortel que portent en elles la surindustrialisation, la municipalisation accélérée, la surexploitation des ressources naturelles, la destruction des massifs forestiers, la détérioration des grands bassins fluviaux, la hausse des températures sur tous les continents, la fonte des pôles et des glaciers, l’élévation du niveau des océans, le dérèglement climatique. Bref la remise en cause des équilibres naturels qui avaient permis à l’homme d’évoluer lentement, puis de s’imposer peu à peu sur cette Terre comme l’espèce dominante.

Le fait que le coronavirus surfe, comme on dit, sur la mondialisation et que son extension soudaine résulte de l’abolition du temps comme de l’espace rendue possible par les nouvelles technologies ouvre les yeux de tous les peuples sur le risque mortel qu’ils courent s’ils ne font pas pression désormais sur leurs dirigeants pour lutter contre le dérèglement général généré par la suractivité humaine. Cela ne signifie pas qu’à très court terme des décisions salvatrices seront prises sous toutes les latitudes des deux hémisphères du globe, mais simplement qu’une prise de conscience générale surgit de la pandémie qui aura tôt ou tard des effets bénéfiques si elle est perçue par les dirigeants et les institutions internationales.

Nous sommes donc bien tous à la croisée des chemins. Avec deux options dont peuvent sortir le meilleur comme le pire : soit tirer sans attendre les leçons du Covid-19 à l’échelle mondiale et mettre en place les dispositifs planétaires qui permettront non seulement de le stopper mais aussi de protéger la nature qui nous entoure ; soit ne pas tirer ces mêmes leçons et accélérer inexorablement la chute de l’humanité vers l’abîme qui se creuse devant elle. Autrement dit, soit nous comporter comme des êtres conscients capables d’anticiper et donc de prendre les bonnes décisions avant qu’il soit trop tard, soit continuer à fermer les yeux et nous condamner à disparaître de la surface de la Terre.

L’homme ayant prouvé son intelligence tout au long des dizaines, des centaines de millénaires qui l’ont vu s’imposer sur la Terre, il n’est pas impossible qu’il puise dans la crise présente l’énergie nécessaire pour se sauver. 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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