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L'axe Brazzaville-Moscou

Lundi 20 Mai 2019 - 10:00

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Amies de longue date, la République du Congo et la Fédération de Russie ont connu un gros passage à vide dans leurs relations bilatérales, au moment de la vague de démocratisation de la fin des années 1980. Le vent venu d’Europe de l’est, par le biais de la pérestroïka, avait rendu caduc un certain nombre de certitudes, plongeant plusieurs nations du camp soviétique dans une instabilité aux conséquences multiples.

Pour la place qui était la sienne sous l’ex-Union des républiques socialistes soviétiques, la Russie a elle-même mis longtemps avant d’y voir un peu plus clair ces temps-ci. Avec le Congo dont la relation a été fructueuse des décennies durant avant de subir les effets des mutations rappelées plus haut, le moment est venu de se relancer à nouveau. Ce qui explique la visite, cette semaine, du président Denis Sassou N’Guesso en Russie, à l’invitation de son homologue, Vladimir Poutine.

Entre les deux pays, les opportunités de coopération sont nombreuses. A côté de la traditionnelle admission de stagiaires congolais dans les académies russes, Moscou a désormais une expertise dans les sphères industrielles, en particulier celle des hydrocarbures. Il se pourrait donc que le Congo et la Russie, dont les premiers contacts en la matière datent de quelques années déjà, décident de mettre au jour des projets porteurs sur l’exploitation pétrolière et minière.

Se projetant dans la diversification de son économie, les autorités le répètent avec suite, le Congo ne devrait pas faire l’économie de la diversification de ses partenaires. Cela ne signifie pas que l’on doive transformer le territoire en un champ de bataille où la concurrence entre partenaires se jouerait au détriment de l’intérêt national. Non, il conviendra, dans des secteurs variés, sur lesquels des besoins de développement sont analysés et des projets afférents ficelés, de savoir avec quel opérateur mener à bien sa mise en exploitation.

Dans un tel dessein, l’un des défis que le Congo qui veut réaliser son Programme national de développement 2108-2022 doit relever sera, en plus des réformes en cours, celui de la formation de sa jeunesse. Sur elle transitera à n’en point douter le transfert des technologies nécessaires à la maîtrise par le pays des outils de son développement. Et nos officiels feraient mieux d’inscrire cette ligne de coopération au menu des discussions qu’ils conduisent avec nos partenaires.

Sans prétendre étaler les statistiques sur ce volet formation, il est avéré que de nos jours, de nombreux étudiants congolais sont inscrits dans différentes écoles de plusieurs pays en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique. Le bénéfice que le Congo peut en tirer serait de les voir revenir à la fin de leurs études, lui rendre ce qu’il leur aura donné.

Pour cela, Moscou comme Paris, comme Beijing, la Havane, Ankara et Washington, pour ne citer que cet échantillon de pays lointains qui reçoivent nos jeunes étudiants, sont des destinations avec lesquelles Brazzaville doit renforcer sa coopération. A charge pour le Congo et ses dirigeants, en corrigeant les erreurs du passé, de savoir jouer carte sur table pour le bien de la population.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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