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Les raisons de la persistance des pharmacies illégales

Samedi 13 Avril 2019 - 17:06

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Bien que la conscience collective rejette en bloc la vente des médicaments de la rue à cause de la qualité douteuse des molécules qui s’y trouvent, il y a bien des personnes qui y ont recours. Alors, quelles sont les raisons de la persistance de ce phénomène dans nos centres urbains ?

Les médicaments et molécules vendus dans ces pharmacies illégales trouvent facilement des acheteurs pour leurs prix abordables. En plus, il faut ajouter la démographie. En effet, la  population de nos villes croît du jour au jour et les problèmes de santé se multiplient également. Se soigner, pour certains ménages, est devenu une charge difficilement supportable à cause du coût élevé de l’ordonnance médicale. La pharmacie illégale paraît ainsi un mal nécessaire, le prix définitif du médicament étant obtenu  après un marchandage.

Les pharmacies légales vendent les produits en totalité, alors qu’au niveau de l'informel, le médicament peut être vendu en détail. Ce qui amoindrit les coûts, selon beaucoup de patients. Elles trouvent  facilement leur clientèle au sein de toutes les couches de la population. Cadres moyens, petits commerçants, conducteurs en tout genre et les personnes démunies sont les plus assidus. Certains fonctionnaires viennent aussi à eux, surtout à l’heure où le mot « crise » est sur toutes les lèvres. Encore que ces « pharmaciens ambulants » créent une bonne collaboration avec leurs clients « fauchés » qui peuvent, dans l’immédiat, prendre des médicaments à crédit. D’où, à la moindre fièvre de l’enfant, la maman court vite chez son pharmacien du coin de la rue.

Il faut noter que même disponibles, en qualité et en quantité, les médicaments légaux ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Les malades disent eux-mêmes que le « docteur de la rue » préserve mieux le secret de la maladie dont ils souffrent. Donc, il n’est pas question d’aller  à l’hôpital  étaler  sa pathologie à un médecin. Le contact direct avec le « docteur de la rue » soulagerait certains, disait un des vendeurs ambulants. Un ou deux questions suffisent pour que le traitement soit trouvé. Encore que la date de péremption du produit importe peu, l’essentiel est d’entendre le « docteur de la rue » dire : « Ce produit est efficace pour ta pathologie, achète-le maintenant ».

L’approvisionnement régulier des centres de santé et hôpitaux en médicaments divers ainsi que la baisse des prix dans des officines agréées sont, entre autres, des pistes de solution pour éradiquer ce phénomène. Si les prix continuent d’être tels qu’ils sont, les patients au revenu faible continueront d’aller chez les pharmaciens illégaux et le phénomène persistera.

 

 

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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