Pourquoi ?

Oui, pourquoi l'opposition congolaise se divise-t-elle comme elle le fait avec ostentation depuis des semaines ? Qu'a-t-elle à gagner en entretenant un tel désordre ? Quels sont donc les calculs non explicités qui l'amènent à s'enfermer dans une telle impasse ?

Ces questions, les observateurs que nous sommes les posent aux intéressés sans jamais recevoir de réponse claire. Mais, ce qui est assurément plus grave, de plus en plus de citoyens se les posent en déplorant des comportements aussi destructeurs qu'incompréhensibles. Car à quelques mois des élections législatives qui doivent parachever la mise en place des institutions de la Nouvelle République le vide - ou le trop-plein si l'on veut - qui caractérise l'opposition politique congolaise risque de déboucher sur un vide parlementaire dont notre jeune démocratie souffrirait à coup sûr durablement.

La situation apparait d'autant plus grave que la nouvelle Constitution a très logiquement et très raisonnablement institué un statut de l'opposition républicaine dont le but est de renforcer le débat public. Mais si les leaders de cette même opposition continuent de se déchirer comme ils le font depuis des semaines et s'ils s'avèrent incapables de faire taire leur "ego" pour s'accorder enfin sur l'essentiel cette disposition s'avèrera inutile. Avec toutes les conséquences néfastes qui en découleront pour le système politique rénové dont nous nous sommes dotés il y a un an.

Nous l'avons écrit ici même à maintes reprises et nous ne cesserons pas de le répéter car cela relève du simple bon sens, l'opposition congolaise n'existera réellement demain que si elle convoque des Etats-généraux à l'occasion desquels les querelles absurdes qui la divisent s'effaceront dans la formulation d'un programme global qu'elle pourra présenter la tête haute aux électeurs le moment venu. Alors et alors seulement elle deviendra ou redeviendra crédible aux yeux des citoyens et des citoyennes qui détiennent le pouvoir de choisir librement les dirigeants de ce pays.

Il reste fort peu de temps en vérité à ceux et celles qui prétendent l'incarner pour accomplir ce pas en avant décisif.