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Que faut-il retenir de la COP 23 ?

Lundi 20 Novembre 2017 - 10:17

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Finalement et malgré les promesses ou les engagements verbaux pris une fois de plus par les dirigeants de quelques grandes puissances industrielles comme la France, l'Allemagne, la Chine, la Russie, peu de choses concrètes sont à retenir de la COP 23. Mais, en revanche, une avancée notable s’est produite à cette occasion sur le plan politique pour les continents comme l'Afrique qui font aujourd’hui de la lutte pour la préservation de la nature et contre le dérèglement climatique les fondements de leur longue marche vers le développement durable.

C'est ainsi que l'on peut résumer, de façon très succincte certes mais certainement juste, ce qui s'est passé la semaine dernière à Bonn, en Allemagne, lorsque les représentants de cent quatre-vingt-seize pays se sont retrouvés au sein de la vingt-troisième conférence sur le climat  afin d’évaluer les progrès et les défauts des actions engagées par les hommes à l'échelle planétaire pour sauver la Terre du désastre écologique qui la guette en raison des dérives que provoque l'incapacité de cette espèce à produire ce dont elle a besoin sans pour autant détruire la nature qui l'entoure.

Dans le moment même où les Etats-Unis de Donald Trump confirmaient leur retrait de l'accord qui doit permettre aux hommes de se discipliner, toutes les nations, qu'elles soient riches ou pauvres, développées ou en voie  de développement, ont confirmé leur volonté d'aller de l'avant. Et même si l'on est loin, très loin de réunir à l'échelle de la Terre les moyens financiers, techniques, matériels qui permettront dans les décennies à venir de sauver l'humanité, la prise de conscience de ce danger collectif s'impose donc de façon manifeste; et ceci est dû, pour une très large part, aux avertissements qui ont été lancés, du haut de la tribune de cette nouvelle COP, par les dirigeants de pays du Tiers-monde comme le Congo qui n'ont pas, comme on dit, mâché les mots face à leurs homologues des pays riches.

Finalement, si l'on y réfléchit bien, deux camps s'affrontent de plus en plus ouvertement sur le champ de bataille vital que constitue la protection de notre environnement. 

° Le premier camp regroupe les Etats riches de l'hémisphère nord et une bonne partie des Organisations  non gouvernementales qui en sont issues, qui agissent pour des raisons politiques et qui vivent de subventions publiques plus ou moins avérées. Il parle beaucoup, prône avec emphase la bonne gouvernance, mais agit peu sur le terrain car il se trouve enfermé dans les contradictions nées de la surindustrialisation et, plus encore, de la priorité donnée dans les décennies antérieures aux énergies les plus polluantes comme l'énergie nucléaire. Tout bien pesé, il n'y a pas grand-chose à attendre de ce camp tant que ses populations n'auront pas décidé de changer elles-mêmes la donne au terme d'une révolution qui pour l'instant ne se dessine guère.

° Le deuxième camp rassemble les pays émergents de l'hémisphère sud (Afrique, Amérique latine, Asie-Pacifique)  qui vivent toujours en contact étroit avec la nature et ont, de ce fait, une conscience plus claire, plus prégnante, des dangers qu'ils courront s'ils ne s'emploient pas à protéger dès à présent leur environnement. Très symbolique de ce qu'entreprend ce camp de façon pragmatique est la création du Fonds bleu pour le Bassin du Congo que le président Denis Sassou N'Guesso a lancée à Oyo, il y a six mois, avec onze autres pays de l'Afrique centrale et dont il a souligné une fois encore l'importance à Bonn la semaine dernière. Car c'est bien ce type d'initiative qui préservera l'humanité du désastre écologique qu'elle s’emploie à provoquer.

Conclusion provisoire de ce qui précède : les gouvernants du premier camp feraient bien d'appuyer avec force les initiatives que prennent les dirigeants du second. Ils utiliseraient alors plus intelligemment l'argent dont ils disposent  mais qu'ils gaspillent allègrement et contribueraient du même coup sérieusement à la lutte contre le dérèglement climatique qui menace désormais très directement leurs peuples.

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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