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Scrutin ouvert

Samedi 29 Août 2020 - 17:45

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Après la bataille des procédures, dont le dénouement est contesté par certains acteurs ivoiriens, en particulier ceux qui ont été radiés des listes électorales (Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé), les candidatures à la présidentielle de la fin du mois d’octobre prochain se sont multipliées. A ce jour, plus de six candidats ont déposé leur dossier auprès de la Commission électorale indépendante, laquelle se chargera de les transmettre à la Cour constitutionnelle pour avis.

On pourrait de ce fait assister à une élection très ouverte car contrairement à celle de 2015 qui avait été boycottée par l’opposition, et au cours de laquelle le président Alassane Ouattara, élu dès le premier tour, était soutenu par son ancien allié, l’ex-président Henri Konan Bédié, cette fois les principales formations politiques du pays sont toutes en course chacune, à quelque chose près, avec son candidat. Dès lors les équations pourraient s’avérer complexes pour les participants pariant sur la réalisation du fameux « un coup K.O », synonyme de l’emporter au premier tour.

Scrutin ouvert, justement, parce que dans l’hypothèse d’un probable second tour, les deux candidats arrivés en tête du scrutin mettraient tout en œuvre pour s’attirer la sympathie des recalés, qui joueront les belles filles et les faiseurs de rois. Cela dépendra bien évidemment des suffrages qu’ils auraient réalisés, de la position qu’ils occuperont dans la hiérarchie de ces suffrages, et peut-être aussi des intérêts qu’ils poursuivront pour soutenir tel ou tel candidat parmi les deux restés en lice.

Il est assez clair, si on devait tenter un pronostic de dire que le président sortant, Alassane Ouattara et son prédécesseur, Henri Konan Bédié, sont les deux poids lourds de cette élection. Ceci du fait de leur présence dans la course et aussi de l’ancrage territorial de leurs partis politiques respectifs, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix-RHDP-, et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire- PDCI-.

On peut logiquement envisager une bataille de titans entre les deux dirigeants et suggérer que le Front populaire ivoirien-FPI-, représenté à cette élection par Pascal Affi N’Guessan tiendra le rôle d’arbitre. Le seul bémol sur cette éventualité vient du fait que ce candidat n’est pas porté par tout le FPI. Il est présenté par son aile considérée comme dissidente par les fidèles de son fondateur, l’ex-président Laurent Gbagbo que toutes sortes d’obstacles ont éloigné du pays et de la compétition électorale.

S’il avait été autorisé à prendre le ticket pour ce rendez-vous majeur de la vie politique de son pays, peut-être que l’ancien chef-rebelle, ancien Premier ministre, ancien président de l’Assemblée nationale et leader de Générations et peuples solidaires-GPS-, Guillaume Soro, donnerait du fil à retordre à ses anciens cités plus haut. Lui, comme Laurent Gbagbo, regardera le jeu se dérouler à très bonne distance pour quasiment les mêmes raisons politiques et judiciaires.

Il reste que les candidats qui vont solliciter les suffrages de leurs compatriotes, le 31 octobre, se rappellent que leur pays a souffert de leurs rivalités dans un passé encore récent. Et que leur sens de responsabilités seul fera que la Côte d’Ivoire ne replonge dans les violences puisqu’ils jurent tous ne pas vouloir y recourir pour justifier leur échec ou leur victoire à ce scrutin.

Gankama N'Siah

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