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Hommage

Vendredi 27 Septembre 2019 - 12:22

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Il avait dirigé la France pendant douze ans après avoir accompli un long parcours politique mais sans jamais oublier sa région d’origine, la Corrèze, et avoir présidé aux destinées des Parisiens près de deux décennies durant. Ouvert sur le vaste monde, il avait une passion particulière pour l’Afrique qui ne s’est jamais démentie et qui lui avait permis, alors qu’il occupait le Palais de l’Elysée, de nouer avec les dirigeants du continent, notamment en Afrique centrale, des relations étroites, confiantes, respectueuses qui resserraient fortement les liens de son pays avec cette partie du monde.

Son décès hier, au terme d’un long et pénible parcours médical provoqué par un accident vasculaire cérébral subi en 2005, a d’ores et déjà fortement marqué les esprits. S’il était depuis longtemps prévisible, il a suscité sur notre continent une émotion, une tristesse générale qui témoignent non seulement du respect mais aussi et surtout de l’amitié que lui portaient toujours les plus hauts responsables africains. Et l’on peut être certain que nombre d’entre eux, à commencer par le président Denis Sassou N’Guesso, viendront s’incliner devant ses restes mortels dans les heures et les jours à venir.

Intimement convaincu que la France ne peut se désintéresser des cinq continents où elle avait construit sa grandeur à l’époque coloniale face aux puissants Etats européens qui l’entouraient, Jacques Chirac ne s’était pas contenté d’agir sur le plan stratégique, diplomatique, économique ou financier. Il avait compris que la culture, l’art, les traditions constituant le véritable socle des sociétés du Tiers-monde, la France devait s’engager au côté des Etats afin de protéger ce capital unique. Et c’est ainsi qu’il avait créé, en plein cœur de Paris, le Musée des arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie, des Amériques inauguré en 2006, qui porte aujourd’hui son nom.

Alors qu’il nous quitte et gagne un univers dont nous ignorons tout mais dans lequel nous le retrouverons un jour, ce n’est que justice de lui rendre ici hommage. Avec l’espoir que ses successeurs suivront la voie qu’il a tracée et que, par conséquent, la France s’emploiera plus que jamais à soutenir les peuples africains dans leur longue marche vers le développement en les aidant tout particulièrement à préserver les legs d’un passé qui fut aussi riche que fécond.

 

 

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