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Savoir raison…

Vendredi 18 Avril 2014 - 0:03

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Ce n’est pas en vitupérant contre le pouvoir sur les ondes complaisantes de radios étrangères que l’opposition radicale parviendra à se faire entendre des citoyens, mais seulement en démontrant à ces derniers qu’ils ont des idées, des projets, des ambitions susceptibles de faire progresser le Congo sur la voie du progrès social et du développement durable. Certes, elle trouvera toujours des micros disposés à recueillir et diffuser les critiques qu’elle formule contre les autorités de notre pays, mais l’impact des propos plus ou moins injurieux qu’elle tiendra à leur encontre sera nul puisque, chacun le sait, elle ne représente qu’une part infime de la société.

Le problème auquel cette frange de l’opposition se heurte depuis le début et que ses leaders ne semblent toujours pas capables de résoudre est celui de sa représentativité. Quasiment absente sur le terrain, c’est-à-dire dans les villes et les villages où vivent les citoyens, elle croit naïvement qu’en recourant aux puissants moyens de l’ancienne puissance coloniale elle convaincra l’opinion publique de sa représentativité. Mais, ce faisant, elle commet la pire des erreurs puisqu’elle oublie que les Congolais sont des citoyens libres, que c’est leur vote et leur vote seul qui décide de la voie que suivra le pays, que le temps est définitivement révolu où le destin de ce dernier se décidait ailleurs.

Si les tenants de l’opposition radicale avaient deux sous de bon sens, ils se préoccuperaient avant tout de démontrer à leurs concitoyens (1) qu’ils furent de bons gestionnaires lorsqu’ils naviguaient dans l’orbite de la majorité qu’ils attaquent aujourd’hui, (2) qu’ils ont des projets réalistes et crédibles pour le futur, (3) qu’ils représentent effectivement une partie de l’opinion publique congolaise avide de changement, (4) qu’ils constituent  une alternative crédible, organisée, structurée au pouvoir en place, (5) qu’ils forment une équipe compétente et unie autour d’un véritable programme de gouvernement. Alors et alors seulement ils seraient écoutés du peuple dont ils briguent les suffrages.

Ce n’est pas en tentant de se soustraire aux exigences de la démocratie que les tenants de cette opposition parviendront à se faire entendre du peuple qu’ils ambitionnent de gouverner. D’où ce maître-mot qu’ils devraient plus que jamais placer au cœur de leur réflexion : savoir raison garder !

Les Dépêches de Brazzaville

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