Opinion
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- Analyse - Xinhua
ÉvidenceSamedi 14 Mars 2020 - 18:11 Le groupe de contact du comité de haut niveau de l'Union africaine sur la Libye qui réunissait plusieurs délégations, le 12 mars, à Oyo, en République du Congo, a actualisé un constat que partagent beaucoup d'observateurs sur le continent et ailleurs. A savoir que les ingérences extérieures, dont ce pays en guerre depuis bientôt dix ans est l'objet, sont essentiellement motivées par les intérêts nationaux et le pillage des ressources naturelles libyennes. Plutôt que de considérer cette prise de position forte comme une déclaration de guerre, les puissances qui se consolent de la violation constante de l'embargo sur les armes décrété par les Nations unies pour renflouer leurs caisses devraient se rendre à l'évidence: elles ne peuvent nier le fait qu'en agissant ainsi, elles prolongent les souffrances des populations civiles libyennes en parfaite contradiction avec les discours d'apitoiement entendus de leurs dirigeants devant les tribunes internationales. On devrait pourtant aussi se poser une question: que peut l'Afrique contre la volonté des parties libyennes elles-mêmes de prendre fait et cause pour une solution négociée à la crise ? Elle ne pourrait pas beaucoup avancer, surtout si ces dernières continuent d'entretenir des relations privilégiées avec leurs soutiens extérieurs. Il est à peu près clair que même dans l' hypothèse d'une harmonie de vues à l'intérieur du trio UA-UE-ONU se posera le problème de l'initiative de terrain. Ces trois instances aux ressorts diplomatiques éprouvés ne peuvent cependant pas facilement venir à bout des motivations obéissant aux intérêts nationaux telles que rappelées plus haut. Elles dépendent en effet d'agendas complexes souvent gérés en dehors de circuits officiels. A chacun selon sa compétence, il reviendra aux diplomates de continuer à alerter, de prouver que la parole répétée au nom de la paix vaincra le trafic des armes qui engendrent la souffrance. Ceci dit, ayant fixé au mois de juillet prochain la conférence nationale inter-libyenne, le groupe de contact de l'Union africaine et ses partenaires ont seulement moins de trois mois pour convaincre. Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |