Opinion
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RéparerLundi 15 Juin 2020 - 18:44 Pour qui observe avec attention la scène internationale, il était évident que tôt ou tard, aux Etats-Unis mais pas seulement, le très lourd passé vécu par les peuples africains qui furent mis en esclavage et conduits dans d’atroces conditions vers le Nouveau Monde provoquerait de graves tensions là même où s’écrivirent les pages de cette horrible Histoire. Et c’est bien ce qui se produit aujourd’hui sous nos yeux avec la gigantesque vague de manifestations planétaires que l’assassinat de George Floyd par un policier blanc à Minneapolis a provoqué ces dernières semaines. Dans le même temps où les démocraties occidentales prennent plus clairement conscience du racisme plus ou moins déguisé qui subsiste en leur sein et s’emploient à le combattre, notamment dans les forces de l’ordre censées protéger l’égalité, la liberté individuelle et collective sur toute l’étendue de leur territoire, dans ce même temps donc leurs dirigeants devraient s’imposer le devoir de mémoire qui jusqu’à présent leur a fait largement défaut. Ceci non pas en parlant, en discourant, en tenant de nobles propos comme ils le font, hélas ! trop souvent, mais en s’attachant à réparer autant que possible les blessures très concrètes que l’esclavagisme, la traite négrière, la colonisation ont ouvertes sur notre continent en général et plus particulièrement dans le golfe de Guinée où nous vivons. Mieux vaut regarder aujourd’hui la vérité en face que mettre la tête dans le sable comme l’autruche de la fable: une bonne partie des problèmes auxquels nos jeunes démocraties se trouvent confrontées découle en effet directement du pillage de nos ressources naturelles pendant des siècles, de l’asservissement de nos peuples qui en est résulté, des cassures sociales que l’exploitation de l’homme par l’homme a ainsi générées. Même s’ils n’en sont en rien responsables, les gouvernants du temps présent doivent donc prendre la mesure des blessures de tous ordres que cette exploitation effrénée a ouvertes et s’employer à les réparer. Certes cette évidence n’est pas encore mise sur la table mais tout indique qu’elle le sera rapidement, aux Etats-Unis comme dans la vieille Europe. L’on ne peut évidemment pas réécrire l’Histoire, mais il faut certainement en réparer les dégâts humains, économiques, culturels. Telle est à coup sûr l’une des évidences qui sortira des faits que nous voyons se dérouler aujourd’hui.
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