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Procès

Jeudi 10 Décembre 2020 - 20:23

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Alors que les procès s’enchaînent en France contre l’ancien Président Nicolas Sarkozy à propos, notamment, du financement de sa campagne électorale de 2007 et tandis que les médias de l’Hexagone se déchainent pour rendre compte avec délectation des multiples péripéties qui marquent les audiences durant lesquelles cette très haute personnalité se défend d’avoir jamais commis la moindre faute judiciaire personne, étrangement, ne se demande, du moins publiquement, pourquoi cet homme d’Etat, soutenu par l’Angleterre et plus sournoisement par les Etats-Unis, a accompagné au mois d’octobre 2011 le processus qui devait aboutir à la chute puis l’assassinat du « Guide libyen » avec lequel il avait pourtant noué des liens  étroits.

 

Ce silence, cette absence de questions, d’enquêtes, d’investigations  est d’autant plus étrange que la mort de Mouammar Kadhafi dans des conditions sur lesquelles personne ou presque ne se pose aujourd’hui de questions a déclenché l’une des plus graves crises qui ait jamais frappé l’Afrique du Nord, qui a fait de la Libye une zone de non-droit où prolifèrent les trafics en tout genre, qui dresse l’un contre l’autre les pays comme la Turquie et l’Egypte, qui déstabilise dangereusement l’immense zone du Sahel - Sahara dans laquelle se développent des milices djihadistes contre lesquelles se battent l’armée française et ses partenaires de la mission Barkhane, bref a provoqué dans cette partie du monde un séisme stratégique dont le coût et les effets s’avèrent pharamineux.

 

Le temps est venu manifestement d’éclairer cette page de l’Histoire et de comprendre pourquoi la Libye,  qui s’était imposée dans les dernières décennies du siècle précédent comme l’une des principales puissances du continent africain a sombré soudain dans le chaos avec toutes les conséquences désastreuses que l’on observe aujourd’hui. Qui donc se trouve à l’origine d’un tel désastre et pourquoi aucune investigation sérieuse n’a été conduite à l’échelle internationale sur les raisons qui se trouvent à l’origine de la crise présente ? Y a-t-il eu un lien entre la politique intérieure française et l’effondrement de l’Etat libyen ?

 

Ces questions nous ne sommes évidemment pas seuls à les poser, y compris dans la sphère militaire française qui paie un lourd tribut sur le terrain et espère pouvoir se désengager un jour du champ de bataille informel où elle se bat.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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