Opinion
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La doyenneMercredi 10 Février 2021 - 16:30 Le 4 janvier dernier, l’ambassadeur de la République démocratique du Congo en poste à Brazzaville, Christophe Muzungu, portait le message des membres du corps diplomatique accrédités au Congo en tant que vice-doyen, en lieu et place de la doyenne, l’ambassadrice de la République centrafricaine, Marie-Charlotte Fayanga. C’était à l’occasion de l’échange de civilités avec le président de la République, un rituel que cette dernière avait appris par cœur depuis. L’absence de la diplomate centrafricaine avait été très remarquée, car elle officiait à son poste de doyenne depuis de longues années sans faiblir. Marie-Charlotte Fayanga était une diplomate accomplie, dans ce sens qu’elle restait discrète à toute épreuve, mais disait ce qui lui tenait à cœur avec beaucoup de franchise. Seize années passées au Congo, elle a vécu les péripéties des crises intermittentes qui ont secoué ce pays voisin du sien propre, la Centrafrique. A chaque renouvèlement du rituel des vœux, elle ne manquait pas de faire la part des choses entre ce qui avait marché, et ce qui était attendu dans son pays d’accueil par la population et la communauté internationale. Dans le message évoqué plus haut, rédigé de sa main, elle appelait ainsi les autorités congolaises à donner « un nouvel élan à la lutte contre la corruption, les antivaleurs sans oublier l’apurement de la dette intérieure et la soutenabilité de celle contractée à l’égard des traders et de certains grands partenaires ». En conséquence, la doyenne du corps diplomatique estimait que : « la mise en place de la Haute autorité de lutte contre la corruption arrivait à point nommé », elle insistait aussi pour que cette institution dispose de « moyens nécessaires pour endiguer ce fléau et surtout produire rapidement les résultats escomptés ». On se souviendra par ailleurs de sa prise de parole au plus fort de la tension préélectorale au Congo, en 2015, lorsque le 15 octobre, elle réunît tous ses collègues ambassadeurs pour leur recommander « la stricte neutralité ». C’était au moment où certains d’entre eux tentaient avec ingéniosité de passer outre leur devoir de réserve pour s’immiscer dans le jeu politique congolais. Quand bien même cette tension resta vive dans quelques chancelleries à Brazzaville, l’appel de la doyenne fut entendu. Marie-Charlotte Fayanga aurait adopté la même attitude de neutralité dans le moment présent où les acteurs congolais se préparent à la conquête du pouvoir présidentiel, le 21 mars prochain. Comme quoi, les diplomates, il y en a qui savent s’en tenir à leur serment. Adieu la doyenne ! Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |