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Jeudi 27 Mai 2021 - 18:34

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Le Sommet de Paris organisé par le président français Emmanuel Macron et auquel une vingtaine de chefs d’Etat africains ont pris part l’a démontré sans l’ombre d’un doute : le défi le plus important que doit relever aujourd’hui l’Afrique est bien celui du règlement de la dette faramineuse que ses gouvernants ont accumulée tout au long des soixante dernières années.

 

Générés par les grands travaux d’infrastructure qui devaient susciter le bond en avant économique attendu dans tous les pays du continent, par la lutte contre la misère et la pauvreté héritées de l’époque coloniale, par la mise en exploitation des vastes gisements de matières premières que détient l’Afrique, mais aussi par la mauvaise gestion des finances publiques, les engagements pris par les Etats tant à l’égard des puissances extérieures qu’à l’égard des acteurs du monde de la finance internationale ont rendu la dette publique insoutenable. Si celle-ci n’est pas annulée rapidement au moins en partie et si le reste de son règlement n’est pas étalé dans le temps l’Afrique plongera dans une crise dont les conséquences seront dramatiques pour elle comme pour les autres continents.

 

Ce constat se trouvant à l’origine du Sommet de Paris sur le financement des économies africaines, personne ne peut feindre désormais d’ignorer la réalité et refuser, par conséquent, de prendre les mesures qui permettront de prévenir  la crise en gestation. Mais encore faut-il, s’ils veulent éviter le pire, que les gouvernements africains confient les négociations à venir à des hommes et à des femmes sûrs, honnêtes, libres, conscients de l’enjeu et donc perçus comme fiables par les institutions et les pays créanciers avec lesquels se dérouleront les négociations concernant l’annulation partielle, puis le règlement progressif et total de leur dette.

 

Jamais, en vérité, la compétence et l’honnêteté des personnalités en charge d’un tel dossier n’ont été aussi importants, aussi essentiels. Car, mieux vaut le savoir, la finance internationale entendue dans son sens le plus large observe dès à présent avec la plus grande attention la composition des équipes nationales qui lui feront face dans les négociations à venir. Et l’on peut être certain que celles qui seront perçues comme crédibles parviendront très vite à conclure des accords avec les financiers de tous bords chargés de mettre en place les accords de long terme nécessaires pour la relance de leur économie nationale.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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