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La guerre des motsSamedi 11 Décembre 2021 - 14:54 Entre la Russie et l’Occident, le torchon brule. En cause, les relations tendues avec l’Ukraine, déjà au cœur de lourdes sanctions sous lesquelles Moscou ploie depuis 2014. Cette année-là, la Russie avait profité des implications politico-sociales de la crise interne chez son voisin pour revendiquer et s’adjuger la Crimée, considérant que son attachement à l’Ukraine procédait d’une méprise de l’histoire du temps de l’ex-Union des Républiques socialistes soviétiques-URSS. L’Europe et les Etats-Unis, qui n’avaient presque pas vu venir le pouvoir russe sur ce dossier de la Crimée, ont peut-être juré de ne plus laisser se reproduire un scénario du même type contre ce qui reste des frontières ukrainiennes. Ces derniers temps, le ton est en effet monté comme jamais auparavant entre Washington et Moscou. Bien sûr que sous la présidence de Donald Trump, les relations entre les deux puissances n’étaient guère des plus rassurantes mais Joe Biden va encore plus loin dans l’affirmation de ces dissensions. Le Républicain twittait très souvent sur tout et s’y attardait le moins possible, le démocrate semble plus méthodique, rigoureusement intransigeant si on en mesure par la nature des avertissements qu’il lance à son interlocuteur russe. Comme si l’on était retourné à la période de la guerre froide, depuis la prise de fonction de Joe Biden, passés quelques « ratés » parmi lesquels on peut citer l’affaire des sous-marins australiens dans laquelle la France s’est sentie trahie par des « amis », le camp de l’Ouest paraît en pleine reconstruction. On voit plusieurs chancelleries européennes reprendre en écho les annonces de l’Aîné américain quand celui-ci menace la Russie de représailles inédites au cas où elle viendrait à attaquer l’Ukraine. Les occidentaux fondent leurs appréhensions sur les bruits de bottes entendus côté russe à la frontière entre les deux pays. Pour Kiev dont le précédent de la Crimée est encore dans toutes les têtes, tout porte à croire que le puissant voisin peut encore le surprendre. Pour Moscou dont l’élargissement de l’OTAN déteint sur ses ex-alliés de l’époque de l’URSS, tout indique que son ennemi historique ambitionne de l’encercler et de l’asphyxier. Et si cela devait arriver par la faute du voisin, autant le lui faire savoir avant qu’il ne soit trop tard. A la guerre des petites phases pointues qui s’enchaînent, il vaut mieux emménager un espace pour la concertation et faire que la guerre en vrai ne succède à celle des mots. Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |