Agence africaine du médicament

Parmi les sujets inscrits à l’ordre du jour de la nouvelle session ordinaire du Parlement, le projet de loi autorisant la ratification du traité portant création de l’Agence africaine du médicament devrait ouvrir des perspectives importantes pour l’avenir de la santé de la population.

Définir un cadre règlementaire continental, puisque c’est de cela qu’il s’agit, revient à poser les bases qui permettront de conférer à terme une sécurité sanitaire aux pays africains au bénéfice des patients, du secteur pharmaceutique et de toute la chaîne médicale. Et il y a urgence à améliorer la santé publique.

Le postulat est simple : comment poser les fondements d’un développement durable si la plus grande partie de la population n’a pas d’emblée accès à des systèmes de soins fiables et homologués ?  On parle ici de santé de base si tant est que l’on puisse qualifier ainsi la santé de la mère et de l’enfant, l’éradication du paludisme, l’accès à des médicaments fiables, et en temps de pandémie à des vaccins non seulement en quantités suffisantes mais homologués.

A y voir de près, la réalité est édifiante. Dans les rues circulent les faux médicaments tandis que dans les pharmacies les traitements coûteux éloignent les parents et, dans les hôpitaux, les ordonnances incompréhensibles découragent les familles. Résultat, à l’époque de l’Internet, la médecine traditionnelle demeure le seul recours pour une grande partie de notre population. Avec son bon sens ancestral mais aussi ses limites.

Alors, à l’heure où la crise du coronavirus n’aura fait qu’accélérer le fossé entre les deux hémisphères de la planète, plus que jamais il appartient aux autorités d’œuvrer pour mettre de l’ordre trop complexe dans l'univers de la santé.

L’Agence africaine du médicament avec ses composantes multiformes ne résoudra certes pas les problèmes en quelques semaines mais elle donnera l’impulsion nécessaire à l’émergence d’une politique de santé concertée, unifiée et exigeante. Un grand pas en avant.