Opinion
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Entrepôts achalandésSamedi 5 Février 2022 - 16:15 Armes sophistiquées en quantité, soldats et forces spéciales en nombre, antagonismes avérés, prétention de supériorité chevillée au corps : devrait-on s’étonner un seul instant que les grandes puissances s’écharpent comme elles le font ces derniers temps à travers déclarations et communiqués hargneux ? Le bref état des lieux des forces dressé ci-haut n’est-il pas un indice suffisant montrant que le scénario d’un conflit armé d’ampleur entre elles est écrit d’avance ? On s’interroge. Plus de trente ans après la chute du mur de Berlin qui symbolisait la rivalité Est-Ouest, la communauté des nations n’a pas su proposer mieux en termes de pacification des relations internationales. Bien au contraire, les foyers de tensions se sont multipliés partout, les recherches en armements ont progressé, les fondations démocratiques se sont fissurées, l’incertitude croît au quotidien et rien ne garantit que le jour prochain se lèvera et se couchera sans qu’une mauvaise nouvelle ajoute à la morosité ambiante. Il en est ainsi du jeu de guerre qui se joue à la frontière russo-ukrainienne depuis plusieurs mois. Les potentiels belligérants que sont la Russie, l’Ukraine, les Etats-Unis d’Amérique et l’Europe multiplient des initiatives diplomatiques afin de ne pas rompre le fil du dialogue. Ils déclarent tout autant se préparer au pire et donnent à voir à travers une exceptionnelle démonstration de force qu’ils ne manquent pas de moyens logistiques pour conduire les hostilités. Loin d’être à court d’idées sur l’évaluation de leur potentiel militaire, les puissances en présence ne peuvent cependant chiffrer avec exactitude le nombre de civils qu’elles enseveliraient sous leurs bombes, le nombre de sans-abris et de déplacés qu’ils feront. Pour défendre ses alliés de l’Alliance atlantique, à la porte de laquelle frappe Kiev, les Etats-Unis acheminent des troupes dans les pays frontaliers de l’Ukraine. Pour sa part, la Russie amasse des soldats à la frontière avec son voisin, plus de 100 000 selon les sources, car elle dit redouter un encerclement par l’Otan. L’actualité brulante de ces dernières semaines n'est donc pas exclusivement les Jeux Olympiques d'hiver qui ont démarré le 4 févier en Chine. Elle repose aussi sur l’éventualité de la guerre qui pourrait éclater à tout instant entre la Russie et l’Ukraine. Quand on voit l’obstination des parties, on a parfois le sentiment qu’elles ont tellement développé leurs arsenaux qu’il leur plairait d’en tester la performance sur le terrain. C’est une vérité toute crue : la course aux armements a toujours rythmé les relations entre les grandes puissances. Héritiers de la confrontation géostratégique Est-Ouest, les Etats-Unis et la Russie se parent constamment du sens de la mesure. Chaque fois qu’ils l’ont voulu, les deux pays se sont toujours rencontrés pour signer un accord de non-prolifération des armes dangereuses, ce qui leur permet d’être les garants de l’équilibre du monde. Sauf à considérer qu’ils voudraient à tout prix éprouver leurs nouvelles armes pour se débarrasser des stocks débordant leurs entrepôts, Russes et Américains peuvent très bien aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, décréter la fin de la surenchère militaire qu’alimente leur antagonisme en Europe. Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |