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Re-parole d’observateur …

Samedi 12 Février 2022 - 15:31

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Nous l’avons écrit ici même à plusieurs reprises ces derniers mois, mais nous n’hésitons pas un instant à le réécrire alors que vient tout juste de s’achever le Sommet d’Addis-Abeba : l’Union africaine et les cinquante-cinq pays qui la composent vont devoir, dans le proche, très proche avenir, mieux s’organiser afin de surmonter les obstacles dressés sur leur route. Une réalité très concrète que le continent n’est pas seul à devoir prendre en compte comme le démontre la crise profonde qui secoue actuellement l’Union européenne et qui fait peser sur celle-ci la menace d’une implosion dont le Brexit a donné la juste mesure.

Constituée au lendemain de l’accession des pays africains à l’indépendance, dans les premières années soixante du siècle précédent, puis réorganisée sous le nom d’Union africaine au tout début de ce nouveau millénaire, la communauté continentale se trouve aujourd’hui confrontée à des défis qu’elle ne pourra relever qu’en se modernisant. C’est-à-dire en se dotant des moyens nécessaires pour assurer tout à la fois son développement, sa sécurité, son indépendance dans un monde qui se déstabilise dangereusement et où les grandes puissances se  défient de façon totalement déraisonnable.

Bien au-delà de la lutte contre la pandémie du coronavirus et de l’aggravation continue du dérèglement climatique, les menaces qui pèsent sur le continent prennent, en effet, une dimension que personne n’avait prévue. En témoignent tout particulièrement le cancer qui ronge précisément la Corne de l’Afrique et qui menace l’Ethiopie elle-même où se trouve établi le siège de l’Union, mais aussi l’effondrement de l’immense zone du Sahel-Sahara devenue tout à la fois la cible principale des mouvements djihadistes et le carrefour mondial des trafics en tout genre sur lesquels prolifèrent, violences à l’appui,  les organisations criminelles des cinq continents.

S’il va de soi que le problème de l’implosion possible de l’Union n’a pas été évoqué samedi et dimanche de façon officielle, il est clair en revanche qu’il se trouvait bien au cœur de la réflexion collective et des entretiens bi ou multilatéraux qui se sont multipliés dans les coulisses du Sommet d’Addis-Abeba. Avec, au cœur de ce débat parallèle, les deux questions suivantes :

  1. L’Union africaine peut-elle se doter à bref délai des moyens stratégiques qui lui permettront de se défendre contre l’extrémisme et de compenser le départ des grandes puissances extérieures au continent dont l’éviction des forces militaires est certaine à plus ou moins court terme ?
  2. L’Union africaine va-t-elle déplacer son siège pour le mettre à l’abri au cœur du continent et réorganiser simultanément les différentes institutions qui la composent afin de les rendre tout à la fois plus efficaces et plus visibles, donc plus respectables au plan international ?

Il ne fait aucun doute, au lendemain du Sommet d’Addis-Abeba, que plus personne ne peut éluder la réponse à ces questions. Parole d’observateur une fois encore !

Jean-Paul Pigasse

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