Opinion
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Alerte maximaleSamedi 12 Février 2022 - 17:33 Jusque-là, la Russie a répété aux émissaires venus à Moscou rencontrer les plus hautes autorités du pays, ou lors de pourparlers à l’étranger, qu’elle n’a pas l’intention d’envahir l’Ukraine. Sa seule préoccupation serait que l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique nord) ne s’étende pas davantage vers l’est européen, et n’intègre pas Kiev dans son giron. Les rendez-vous virtuels ou en présentiel entre le président russe, Vladimir Poutine, et ses homologues américain, Joe Biden, et français, Emmanuel Macron, ont aussi laissé croire, malgré la tension grandissante, que la guerre à la frontière russo-ukrainienne pouvait être évitée. Cet optimisme mesuré est en passe de s’étioler. Comme en témoignent les messages envoyés à leurs ressortissants vivant en Ukraine par plusieurs pays occidentaux et leurs alliés, l’espoir de paix devient très mince. Vendredi 11 février, le président des Etats-Unis a insisté pour que ses compatriotes quittent l’Ukraine au plus vite car pour lui, la Russie est à deux doigts de faire parler la poudre. La même chose pour le gouvernement britannique qui a appelé ses ressortissants à partir, Israël a aussi annoncé l’évacuation du personnel de son ambassade dans la capitale ukrainienne. Etant entendu que les soldats américains dépêchés par milliers dans les pays frontaliers de l’Ukraine n’auraient pas vocation à entrer en guerre si le pire arrivait – le président américain l’a déclaré à plusieurs reprises-, comment l’Union européenne réagira-t-elle à son tour ? Depuis l’éclatement du conflit, elle a toujours exprimé sa solidarité avec Kiev, s’associant aux multiples sanctions infligées à la Russie en 2014 lorsqu’elle avait annexé la Crimée. Les vingt-sept tablent eux aussi, non pas sur l’hypothèse d’engager leurs troupes en cas de guerre mais de durcir encore un peu plus le protocole des sanctions à l’égard de Moscou. Au regard de ce qui est écrit plus haut, quel est le scénario en vue ? Verra-t-on les forces russes pénétrer sans trop de difficulté en Ukraine et prendre position aux frontières de ce pays avec ses voisins membres de l’OTAN, afin de construire ce que le Kremlin présentera ensuite comme le bouclier protecteur contre les ambitions « hégémoniques » de l’alliance atlantique ? Les ultimes prises de langue, le 12 février, entre Emmanuel Macron, Joe Biden et Vladimir Poutine étaient destinées à sauver ce qui peut l’être encore et privilégier une solution diplomatique. Mais que la guerre éclate ou non entre la Russie et l’Ukraine, la question essentielle qui se posera aux Européens sera la même : l’Europe, espace vital pour l’équilibre du monde, n’aura-t-elle jamais les moyens, l’audace et la vision de penser à une politique de défense commune dépassant sa fragilité entretenue par sa peur de se parler à elle-même ? Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |