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Politique intérieureSamedi 19 Février 2022 - 16:15 La guerre russo-ukrainienne a –t-elle été différée à plus tard ou était-ce une façon pour Moscou de montrer les muscles devant la menace que représenterait aux yeux du Kremlin une éventuelle adhésion de son voisin à l’OTAN ? Montrer les muscles et ensuite dire : « Voyez-vous, nous n’avons pas intérêt à nous tirer dessus alors qu’il nous suffirait de nous entendre sur l’essentiel, à savoir que vous n’avancez pas trop les limites de votre champ d’influence, et je me tiendrai à bonne distance pour l’intérêt de notre défense commune » ? Retenons toutefois que cette guerre annoncée pour éclater le mercredi 16 février n’a pas eu lieu. Peut-être même qu’elle ne le sera pas dans un proche avenir. L’Occident sait à quel point un conflit armé de grande échelle avec la Russie n’arrangerait les affaires de personne ; les autorités russes savent elles-mêmes qu’elles ne s’en tireront pas à bon compte de s’opposer à tout le monde. Les unités combattantes russes amassées à la frontière avec l’Ukraine ont amorcé un lent retrait, a-t-on appris. Prudentes, les chancelleries occidentales concernées ont salué un « bon » signe de Moscou ; la population civile ukrainienne apeurée peut enfin souffler. S’il se confirme, le retour à la maison des soldats russes signerait aussi celui dans leurs studios respectifs de toutes les caméras braquées sur le sujet, et le retour à plein temps à la politique intérieure pour les chefs d’Etat et de gouvernement que la tension entre Kiev et Moscou avait éloignés ces dernières semaines de leurs occupations nationales. Le président français, Emmanuel Macron, a été en première ligne à travers une diplomatie offensive d’apaisement, volant d’une capitale à l’autre des pays impliqués directement ou non dans la tourmente de ce conflit. Kiev, Moscou, Berlin ont accueilli le dirigeant français pour cela. Au locataire de la Maison Blanche, Joe Biden, il a transmis les mêmes vœux de désescalade sur le front russo-ukrainien. Ceci dit, Emmanuel Macron et son homologue américain ont bien des rendez-vous intérieurs cruciaux. Le premier attend de déclarer sa candidature à l’élection présidentielle du mois d’avril prochain où il souhaite briguer un second mandat ; le second devra consolider le socle de son pouvoir et les assises du parti démocrate dont il est issu, en vue des élections de la mi-mandat prévues le 6 novembre prochain. A un certain moment, la politique internationale, quand elle vous livre quelques chats à fouetter, fait oublier les défis intérieurs. Si l'on voit bien, ils comptent le plus, globalement dans l’accomplissement d’un mandat présidentiel. Mais les « grands » de ce monde ont souvent besoin de se projeter à l’extérieur et montrer à leurs concitoyens qu’ils sont des nations puissantes. La retombée des tensions chez les Russes et les Ukrainiens pourrait, dans une certaine mesure, être vécue chez ceux qui en avaient fait un plan de "com" quotidien comme la perte d’un interlocuteur de poids car ils ne sauront plus à qui parler. Enfin, ce jugement est tout à fait relatif car en France comme aux Etats-Unis, les semaines et les mois à venir seront aussi accaparants pour Emmanuel Macron et Joe Biden que l’ont été les jours où cette guerre des mots entre Moscou et Kiev a failli embraser l’est de l’Europe. Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |