Le temps est venu …

N’hésitons pas à l’écrire ici une fois de plus : le temps est venu de réformer la gouvernance internationale, autrement dit de revoir le système planétaire conçu et imposé par les grandes puissances, les Etats-Unis tout particulièrement, au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Le revoir afin de l’adapter aux réalités du temps présent.

La montée des tensions entre les « Grands » et la menace d’un nouveau conflit que celles-ci font planer aujourd’hui sur la communauté humaine sont telles, en effet, que si le pire n’est pas certain, le risque d’un affrontement généralisé ne cesse, lui, de grandir. Et l’on constate, hélas ! que ni l’Américain Joe Biden, ni le Russe Vladimir Poutine, ni le Chinois Xi Jinping n’ont véritablement conscience des risques que leurs rivalités font courir à l’humanité.

Ceci est d’autant plus vrai que cette même humanité se trouve confrontée, du fait de sa suractivité, au défi majeur qui résulte du dérèglement climatique, de la dégradation de l’air que nous respirons, de la hausse des températures sur les cinq continents, de la fonte des neiges sur les deux pôles et dans les glaciers qui en résulte, de la déforestation anarchique dans les zones géographiques où se recycle l’atmosphère, de la montée des océans qui menace de très nombreuses cités humaines. Si, d'une manière ou d’une autre, l’espèce humaine ne se mobilise pas très vite pour prévenir les conséquences inévitables de toutes ces dérives, elle disparaîtra à plus ou moins brève échéance. Mieux vaut en prendre conscience avant qu’il soit trop tard.

L’actualité quotidienne démontrant que les puissants de ce monde ne se préoccupent en réalité que d’affirmer leur suprématie face à leurs rivaux sur le plan stratégique, il est malheureusement évident, pour ne pas dire certain, que l’on ne peut pas attendre grand-chose de leurs dirigeants alors même que ceux-ci ne cessent de discourir sans vraiment se mobiliser. D’où l’idée, aussi simple que difficile à concrétiser, selon laquelle seule une réforme en profondeur de la gouvernance mondiale permettra  de relever à temps le défi vital auquel l’humanité se trouve aujourd’hui confrontée, si du moins elle veut poursuivre la très longue marche en avant engagée il y a des millions d’années qui lui a permis de s’imposer au sein de la nature terrestre.

Il est clair, pour nous en tout cas, que la réforme de la gouvernance mondiale ne résultera que d’une mobilisation effective des populations jeunes du monde présent, africaines tout particulièrement en raison du poids démographique croissant du continent. Clair aussi que l’Union africaine doit maintenant se mobiliser pour faire mieux entendre sa voix en commençant par exiger une réforme du Conseil de sécurité des Nations unies qui rééquilibrera le pouvoir entre les vieilles et les jeunes nations du globe.

Oui, le temps est venu de s’attaquer au problème vital auquel nous sommes tous confrontés. Et puisque l’Europe entend se rapprocher de l’Afrique comme on vient de le constater lors du Sommet de Bruxelles, pourquoi ne pas inscrire dans notre programme commun la réforme en profondeur de la gouvernance mondiale ? Ni la Chine, ni les Etats-Unis, ni la Russie ne pourraient en vérité s’y opposer.